OSCARS – Un peu de lumière au milieu du marasme. Dans la nuit du dimanche 25 avril au lundi 26 avril, la 93e cérémonie des Oscars va décerner ses récompenses depuis Los Angeles (mais aussi Londres et Paris). Décalée de plusieurs mois à cause de la crise du Covid-19, la grand-messe du cinéma devrait mettre un peu de joie et d’ivresse dans une industrie largement meurtrie.
Alors qui seront les grands gagnants de la soirée? Le film “Nomadland” de Choé Zhao et porté par FrancesMcDormand, déjà multirécompensé, part en grand favori, mais les productions Netflix “Mank” de David Fincher et “Le Blues de MaRainey” avec Chadwick Boseman et Viola Davis, ou encore le drame “The Father” du Français Florian Zeller pourraient eux aussi tirer leur épingle du jeu.
À quelques heures de la cérémonie, les journalistes du service culture du HuffPost imaginent le palmarès des catégories principales. Et voici donc leurs pronostics.
Meilleur film : “The Father”
“The Father”
“Judas and the Black Messiah”
“Minari”
“Nomadland”
“Promising Young Woman”
“Sound of Metal”
“Les Sept de Chicago”
“Mank”
Adapté de la pièce de théâtre “Le père” de Florian Zeller, “The Father” met en scène la relation entre un homme de 81 ans atteint de démence et sa fille qui tente de l’accompagner. Le film, complexe et perturbant, évoque avec justesse l’impuissance du père (Anthony Hopkins) qui perd contact avec la réalité, mais aussi la souffrance de sa fille (Olivia Coleman) qui doit s’en occuper. Les deux acteurs sont parfaits, l’histoire teintée d’une touche de thriller est bouleversante et on en sort difficilement sans essuyer quelques larmes.
De toute l’histoire des Oscars, “The Artist” de Michel Hazanavicius est le seul long-métrage français sacré dans la catégorie reine du meilleur film. Et malgré les grands favoris de cette année “Nomadland” de Chloé Zhao et “Minari” de Lee Isaac Chung, on se prend à rêver que Florian Zeller puisse lui succéder. En tout, “The Father” est nommé dans 6 catégories.
Louise Wessbecher
Meilleure réalisation : Chloé Zhao
Chloé Zhao, “Nomadland”
David Fincher, “Mank”
Lee Isaac Chung, “Minari”
Emerald Fennell, “Promising Youg Woman”
Thomas Vinterberg, “Drunk”
Le film “Nomadland” est nommé dans six catégories aux Oscars et la jeune réalisatrice Chloé Zhao, 39 ans, ne cesse d’être récompensée pour sa réalisation qui mêle documentaire et fiction. Elle a déjà remporté un Bafta Awards et un Golden Globe, faisant d’elle la première personne asiatique et la deuxième femme de l’histoire à rafler ce dernier prix. Chloé Zhao marquera encore l’histoire et repartira dimanche 25 avril, sans hésitation avec l’Oscar de la meilleure réalisation.
Mélissa Makaya
Meilleure actrice : Frances McDormand
Viola Davis, “Le Blues de Ma Rainey”
Andra Day, “Billie Holiday, une affaire d’État”
Vanessa Kirby, “Pieces of a Woman”
Frances McDormand, “Nomadland”
Carey Mulligan, “Promising Young Woman”
Jamais deux sans trois? Déjà lauréate du titre de la meilleure actrice en 1997 et 2018, respectivement pour “Fargo” et “Three Billboards”, Frances McDormand a toutes les chances de le décrocher cette année encore. Dans “Nomadland”, grand favori des Oscars 2021, la comédienne américaine campe le personnage de Fern, une femme qui, après l’effondrement économique de la cité ouvrière dans laquelle elle a vécu, décide de prendre la route à bord de son van pour rompre avec la société actuelle.
Le récit bouleversant et émancipateur du long-métrage de Chloé Zhao est incarné, ici, avec justesse, réalisme et beaucoup de sang-froid par l’actrice. Ce prix ne valoriserait pas seulement une prestation, mais la carrière d’une femme, qui, passé ses 60 ans, ne risque pas d’être mise au ban d’Hollywood.
Valentin Etancelin
Meilleur acteur : Riz Ahmed
Riz Ahmed, “Sound of Metal”
Chadwick Boseman, “Le Blues de Ma Rainey”
Anthony Hopkins, “The Father”
Gary Oldman, “Mank”
Steven Yeun, “Minari”
Dans cette catégorie, Chadwick Boseman pourrait remporter une statuette à titre posthume, moins de deux mois après le Golden Globes attribué pour son rôle dans le “Le Blues de Ma Rainey”. Toutefois, nous misons plutôt sur le sacre de Riz Ahmed, époustouflant dans “Sound of Metal”, où il incarne Ruben un jeune batteur dont la vie va basculer le jour où il apprend qu’il va perdre l’ouïe et donc devoir renoncer à ses rêves de carrière.
Débute alors une lente agonie. Une douloureuse descente aux enfers interprétée avec brio par celui qui est nommé pour la première fois aux Oscars. Récompensé en 2017 de l’Emmy Award du meilleur acteur pour son rôle dans “The Night Of”, Riz Ahmed peut compléter sa collection de récompenses avec cette belle prestation.
Clément Vaillant
Meilleur film d’animation : “Soul”
“En avant”
“Voyage vers la lune”
“Shaun le mouton le film: la ferme contre-attaque”
“Soul”
“Le peuple loup”
Les studios Pixar auront réussi un coup de maitre avec “Soul”. L’intrigue, qui rappelle “Vice Versa”, nous entraîne dans une poésie de la vie, avec une pointe d’humour et de mélancolie. Pete Docter et Kemp Powers réalisent l’exploit d’aborder des thématiques complexes telles que la mort et l’au-delà, à travers un pianiste passionné de musique jazz nommé Joe Gardner.
Tout en nous offrant un visuel époustouflant et une bande-son envoûtante, “Soul” reflète ce que beaucoup de nous ont parfois oublié: profiter de la vie et de nos proches. À l’image de “Coco” en 2018, Disney a fait le meilleur pari de l’année avec ce long-métrage. Nul doute que la firme de Mickey repartira avec la statuette du meilleur film d’animation.
Joffray Vasseur
Meilleur scénario original : “Les Sept de Chicago”
“Judas and the Black Messiah” – Will Berson et Shaka King
“Minari” – Lee Isaac Chung
“Promising Young Woman” – Emerald Fennell
“Sound of Metal” – Darius Marder et Abraham Marder
“Les Sept de Chicago” – Aaron Sorkin
C’est le récit d’un évènement de l’histoire des États-Unis qui résonne d’autant plus aujourd’hui. Avec un casting 5 étoiles, composé entre autres de Sacha Baron Cohen, Joseph Gordon-Levitt et Michael Keaton, ce film revient sur les faits survenus dans la ville de Chicago en 1968. Une manifestation en marge d’une convention démocrate dégénère. Les affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants tournent au drame. Les organisateurs sont accusés d’incitation à la révolte.
Ce film historique revient sur le procès des accusés, les Sept de Chicago. L’œuvre d’Aaron Sorkin transmet parfaitement l’ambiance pesante du tribunal et les inégalités qui régnaient à cette époque. Un film prenant et vivement recommandé, qui mériterait bien l’Oscar du meilleur scénario original.
Thomas Delaunay
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