ÉTATS-UNIS – À quelques jours de l’élection présidentielle américaine, de nombreux magasins du centre-ville de Washington faisaient protéger leurs vitrines de planches de bois, par crainte de manifestations qui dégénèreraient le jour du scrutin ou les suivants, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus.
Des équipes d’ouvriers se relayaient à tous les coins de rue autour des immeubles de bureaux de “Downtown D.C.”, signe de la nervosité qui règne dans tout le pays à l’approche de l’élection.
En cas de scrutin serré et de résultats retardés, certains craignent des scénarios catastrophes, dans lesquels des partisans des deux candidats sortiraient dans la rue pour réclamer l’abandon de l’adversaire, voire prendraient les armes.
Et le président Donald Trump n’a pas rassuré en refusant à plusieurs reprises de dire clairement s’il cèderait pacifiquement le pouvoir en cas de défaite le 3 novembre.
Les manifestations du printemps toujours dans les mémoires
Chef de chantier pour une entreprise du Maryland qui emploie une soixantaine de personnes, Sean Anger affirme s’être occupé de barricader pas moins de 20 immeubles ces derniers jours. Une prestation qui coûte quelques milliers de dollars.
Ces rues calfeutrées ont un triste goût de déjà-vu pour les habitants de Washington: les mêmes protections avaient été installées au printemps au moment de grandes manifestations antiracistes, dont certaines avaient été émaillées de violences et de pillages. Beaucoup de ces protections avaient été retirées il y a quelques semaines seulement.
La police de la capitale a annoncé la fermeture de rues sur un large périmètre autour de la Maison Blanche les 3 et 4 novembre. “Nous savons que certaines personnes souhaiteraient semer le chaos et la confusion”, a déclaré la maire de Washington, Muriel Bowser, lors d’une conférence de presse jeudi. “Nous n’avons pas d’informations spécifiques sur le sujet, mais nous sommes prêts à assurer la sécurité de la ville”.
Plusieurs organisations ont d’ores et déjà prévu des rassemblements. L’une d’elle, Shutdown DC, a déposé un permis pour accueillir jusqu’à 10.000 personnes sur la “Black Lives Matter plaza”, devant la Maison Blanche, le soir du 3 novembre. Musique et prises de parole sont prévues, avec un grand écran diffusant les résultats.
Mais l’organisation a aussi mis en place des entraînements pour ses membres en prévision de possibles heurts: interactions avec la police et les autres groupes de manifestants, techniques de désescalade…
“On se prépare depuis longtemps”, explique à l’AFP Hope Neyer, en charge de la presse pour Shutdown DC. “Malheureusement, nous sommes prêts à prendre des risques, car nous savons l’importance de ce moment.”
Outre Washington, on pouvait voir des images similaires dans d’autres grandes villes américaines comme New York et Los Angeles.
À voir également sur Le HuffPost: Au Texas, des partisans de Trump encerclent un bus de campagne de Biden sur l’autoroute