Les médecins sont donc nombreux à encourager l’aération des espaces intérieurs, à l’instar d’Anne Casetta, cheffe du service d’hygiène hospitalière à l’hôpital Cochin à Paris qui conseille ce vendredi 9 octobre dans Le Parisien d’aérer son logement trois fois par jour pendant quinze minutes au moins. “Ouvrir en grand les fenêtres permet de diminuer la concentration de virus dans l’air. Nous savons que la contamination dépend de la dose infectieuse. Plus on la dilue, moins le risque d’être infecté est grand. Une grande partie du virus part à l’extérieur”, a-t-elle poursuivi.
Jean-François Doussin, spécialiste des aérosols atmosphériques et de la pollution particulaire expliquait au HuffPost le 2 octobre dernier, le risque de transmission du virus par l’air. “Dans toutes les activités oropharyngées, de la respiration aux hurlements en passant par la parole, les éternuements, on va avoir des émissions de particules”, soutenait-il. Certaines particules, trop lourdes, tombent, comme les postillons. D’autres, suffisamment légères, vont se balader dans l’air pendant plusieurs heures. Dans ces particules se trouvent des coronavirus, minuscules. “Un virus dans une gouttelette, c’est comme un pépin de raisin dans un raisin, mais il peut y en avoir beaucoup” décryptait le chercheur. Et ces gouttelettes peuvent “faire des kilomètres” tout en se diluant, précisait-il.
L’aération, une mesure barrière?
En Allemagne, la chancelière Angela Merkel a ajouté l’aération des pièces comme recommandation officielle contre le coronavirus. Une question qui continue de cliver dans l’Hexagone, même si une large partie du corps scientifique plaide pour l’ajout de l’aération des pièces aux gestes barrières. En juillet dernier, 239 scientifiques internationaux avaient réclamé dans une lettre ouverte à l’OMS de considérer “la propagation aérienne du Covid-19 comme une possibilité”. “Nous reconnaissons que des preuves émergent dans ce domaine”, leur avait répondu l’organisation mondiale. Parmi les signataires figure Lidia Morawska, spécialiste des aérosols à la Queensland University of Technology en Australie. Elle a estimé en septembre dernier dans Le Figaro que l’exemple de la chorale dans l’État de Washington, aux États-Unis, où 53 personnes avaient été contaminées, prouve que “les personnes asymptomatiques excrètent du virus sans le savoir, sans tousser ni éternuer”.
Faute de recommandation officielle en matière d’aération, l’impatience commence à poindre chez les soignants. Le docteur Jérôme Marty, président du syndicat UFML, s’agaçait encore récemment sur Twitter que l’aération ne figure pas parmi les mesures barrière officielles.
Et AERER !
Comment faut il vous le dire @santeprevention l’AERATION est la mesure proncipale. Toujours pas sur vos recommandations. A ce niveau vous faites exprès, non?!
Ceci dit venant d’un organisme qui a relayé les conneries officielles de Mars et Avril #Covid_19pic.twitter.com/Zj2JyKSAvY— DrMartyUFML-S (@Drmartyufml) October 4, 2020
Mais, plus généralement, l’épidémie remet en lumière des règles de base, à appliquer en toutes circonstances. Aérer son logement permet de se protéger de la pollution, de la poussière et des maladies. “Les environnements confinés et peu ou pas ventilés concentrent les polluants atmosphériques qui sont facteurs d’irritation des voies respiratoires supérieures, voire aggravant les risques d’infections”, rappelait au HuffPost Manuel Rosa-Calatrava, directeur adjoint du laboratoire virologie et pathologie humaine. C’était en 2017, et c’est toujours valable aujourd’hui.
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