Le maire de Pau est cependant relancé par la journaliste Léa Salamé. Est-ce qu’il ne faudrait pas – dans la configuration d’un gouvernement d’union nationale proposé par François Bayrou – un Premier ministre “politique pour tenir cela”? “Les temps exigent que le ou la Première ministre soit politique. Que l’on n’ait pas le sentiment que c’est la technique qui gouverne le pays mais au contraire les sentiments profonds qui s’expriment dans le peuple”, déclare-t-il, précisant l’avoir ”’dit cent fois déjà”.
Traduction en sous-texte: Élisabeth Borne n’est, pour lui, plus la femme de la situation. Car si la réponse peut être lue sur la forme d’un conseil amical à l’actuelle cheffe du gouvernement, elle est aussi une forme de pique adressée à l’ancienne ministre du Travail souvent présentée par l’opposition comme une “Première ministre technocrate sans cœur” pour reprendre la description faite par Jean-Luc Mélenchon.
Élue lors des élections législatives dans le Calvados, Élisabeth Borne était pourtant présentée comme la candidate du consensus dans la majorité lorsque son nom a été choisi par Emmanuel Macron le 16 mai, il y a donc 37 jours. Une femme ”étiquetée à gauche, mais qui ne fait pas peur à la droite”, selon les mots d’un conseiller à l’époque mais qui ne semble plus en mesure, pour l’un des poids lourds de la Macronie, de tenir ou représenter le pluralisme de la nouvelle Assemblée.
François Bayrou est-il candidat à sa succession? “Le président de la République en décidera, je ne suis pas une femme comme cela ne vous a pas échappé”, a-t-il juste répondu dans un sourire.
“Je plaide pour changer la manière de gouverner”
“Le temps est venu de tenir compte de toutes les sensibilités du pays”, a également plaidé le maire de Pau, estimant au passage qu’une autre solution que de la dissolution de l’Assemblée nationale est possible. “C’est difficile, mais on peut le faire. Si on ne le fait pas, on va à la catastrophe”. Et de diagnostiquer: “À chaque élection, c’est une rupture de plus en plus grave à chaque fois. À chaque élection, l’abstention est plus grave qu’à la précédente”.
Personne n’est à la recherche d’un accord de coalition. Il n’y aura pas d’accord d’appareil. Mais je ne classe pas les gens par étiquette.
Je suis pour un gouvernement qui agisse avec les sensibilités du pays. Il est temps que le pays se sente représenté.#le79inter— François Bayrou (@bayrou) June 22, 2022
“Je plaide pour qu’on change la manière de gouverner et qu’on ait enfin ce qui permettrait une démocratie vivante: un président fort, c’est la Ve République; un Parlement fort, c’est fait depuis cette semaine, agité mais il va être fort et un gouvernement fort”. Un dernier point qui ne semble donc pas être le cas actuellement pour François Bayrou.
À voir également sur Le HuffPost: La dissolution de l’Assemblée nationale, une option pour Macron (mais pas sans risque)