Nouveau numéro de l’instant Porcher. Comme chaque semaine, on va avoir des choses à dire, analyser et décrypter avec tous ces discours qui gravitent autour de nous ou parfois l’on peut s’y perdre. Notre meilleure arme démocratique : connaître et comprendre.
Au programme de cette édition, à qui profite la guerre et la crise ? Entre inflation et prix de l’énergie ; puis, comment les cabinets de conseil privés extérieurs ont peu à peu main mise sur l’hôpital public.
Les “Profiteurs de guerre”, les “producteurs et les spéculateurs” et leurs “surprofits”, c’est ce qu’a dénoncé Emmanuel Macron pendant le sommet du G7 en Allemagne la semaine passée. Il n’y a pas pire expression pour désigner le cynisme de ceux qui s’enrichissent pendant que le peuple ukrainien survit sous les bombes et pendant que l’inflation générée par ce conflit déferle sur toute l’Europe. écrit Renaud Dély dans son édito politique sur franceinfo. En effet l’inflation s’emballe, les prix des carburants battent chaque semaine de nouveaux records, au-delà de 2 euros 10 ou 2 euros 20 le litre. Se profile la fin du quoiqu’il en coûte : Le ministre de l’Economie et des Finances a mis en garde sur les « conditions de financement » de la France qui « ont changé ». Alors que la majorité va devoir trouver un accord avec l’opposition sur le pouvoir d’achat, « tout n’est pas possible », a indiqué d’avance Bruno Le Maire la semaine dernière sur BFMTV. Les PDG de Total, Engie et EDF quant à eux ont appelé à “une prise de conscience je cite et à une action collective et individuelle pour que chacun d’entre nous – chaque consommateur, chaque entreprise – change ses comportements et limite immédiatement ses consommations énergétiques, électriques, gazières et de produits pétroliers et disent “travailler ensemble au service de la cohésion sociale et de la transition durable de notre pays” fin de citation, donc dans la crainte de pénuries entre le peu de gaz russe et les conditions climatiques qu’on connaît.
Peut-on demander aux consommateurs de s’ajuster comme le demandent les énergéticiens ? Est-ce qu’il y a des profiteurs de guerre ou de crise comme l’a dit Emmanuel Macron ?
Le président du comité stratégique des centres E. Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, a estimé jeudi sur BFMTV/RMC que «la moitié des hausses de prix» demandées par les industriels de l’agro-alimentaire «ne sont pas transparentes et sont suspectes», et appelé le Parlement à s’y pencher. «J’aimerais bien que les députés (…) ouvrent une commission d’enquête sur les origines de l’inflation, sur ce qui se passe sur le front des prix depuis les transports jusqu’aux consommateurs», a-t-il expliqué, jugeant que «beaucoup des hausses demandées sont des hausses d’anticipation, voire de spéculation» dit-il.
En tout cas sur la montée des prix, cette idée que la guerre en Ukraine a bon dos est assez répandue et même notre président vise les “producteurs et les spéculateurs”.
L’idée de Leclerc sur cette enquête pour vérifier les hausses des prix est-elle nécessaire ? Quelles sont les limites à ce type d’enquête ? Qu’est-ce qui devrait être fait par les politiques ?
« Il est possible que l’on soit allé trop loin » : comment les cabinets de conseil se sont installés à l’hôpital, raconte l’article du Monde publié ce week-end. “Depuis les années 1990, les consultants ont progressivement étendu leur toile dans les établissements, en faisant notamment la promotion de la politique de réduction du nombre de lits.”
Ce recours aux cabinets privés très chers pour s’occuper de services publics n’est pas nouveau. On se rappelle du scandale McKinsey pendant la crise covid et les écoles, on en avait pas mal parlé dans l’Instant Porcher.
Dans cet article très intéressant que je vous invite à aller lire, on apprend que les consultants extérieurs prennent de plus en plus de place dans les hôpitaux pour les transformer en véritable entreprise. Je cite “Ils nous expliquaient que l’hôpital de demain serait un “aéroport” – on rentre, on opère, on sort –, utilisaient des expressions comme “redimensionnement capacitaire” sans nous dire à l’époque que ça signifierait près de 25 % de lits en moins »” raconte un médecin.
Pourquoi l’Etat français s’est mis à embaucher des cabinets de conseils ? Pourquoi les hauts fonctionnaires n’ont pas fait entendre leur voix ? Quel est le bilan de tout ça ?
On décrypte tout ça avec Thomas, c’est l’instant Porcher.