De quoi mettre à mal le budget des Français, alors que le prix des carburants se rapproche dangereusement, voire dépasse déjà la barre symbolique des 2 euros le litre dans certaines stations essence. “Je pense que ça va continuer à augmenter, la tendance est la hausse. Même celui qui ne vend actuellement pas cher va devoir renouveler ses stocks et devenir plus cher”, juge Michel-Edouard Leclerc, peu optimiste.
Face à cette hausse des prix de l’énergie, le gouvernement français a prévu de dépenser de l’ordre de 22 milliards d’euros en mesures de soutien au pouvoir d’achat, a indiqué lundi le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. sur RMC.
Pour les ménages, le gouvernement est prêt à prendre “davantage” de mesures de soutien au pouvoir d’achat, mais il s’agira le cas échéant de réponses “ciblées”, a-t-il assuré, ”ça ne sera pas un ‘quoi qu’il en coûte’”. Et de balayer: “On ne répond pas à un tournant géopolitique majeur uniquement en versant un chèque ici ou là.”
Des prix proches du record absolu
Une référence à la guerre en Ukraine, responsable de cette explosions des prix. Même si l’or noir de Moscou n’est pas directement sanctionné pour l’instant en théorie, il ne trouve déjà quasiment plus preneur, ce qui perturbe sérieusement l’offre mondiale. Résultat, le prix du baril de Brent de la mer du Nord a frôlé les 140 dollars dimanche, proche de son record absolu de 147,50 dollars atteint en juillet 2008. Ce record pourrait bien être dépassé si les Occidentaux appliquent des sanctions sur les énergies.
Pour Michel-Edouard Leclerc toutefois, limiter les importations venues de Russie paraît difficile à faire au vu de la dépendance européenne. “Je ne sais pas jusqu’où c’est vraiment durable. Si vous regardez bien l’application des sanctions économiques, on continue d’acheter du gaz russe et du carburant russe. (…) Le problème, c’est de passer d’un approvisionnement à un autre”, pointe-t-il.
Il cite notamment le marché américain, mais ”ça met un mois pour venir par bateau”. “Je pense qu’on a une tension qui est autour de l’Ukraine, mais je ne sais pas si véritablement les États européens vont arrêter d’acheter toute cette énergie en Russie”, estime-t-il, dubitatif.
À noter que les prix de l’alimentation aussi pourraient être touchés par la guerre en Ukraine, le pays étant un gros fournisseur de blé, de maïs et de céréales. Toutefois, explique Michel-Edouard Leclerc, les conséquences de la guerre entre Moscou et Kiev n’auront un impact que “l’été prochain. Il faut attendre les récoltes, savoir s’ils pourront vendre, s’ils pourront vendre directement ou s’ils passeront par la Chine ou l’Inde”. L’augmentation actuelle des prix, estimée à 3,6%, est due à la loi Egalim, qui garantit une rémunération aux agriculteurs, et aux coûts de transport en hausse.
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