Un troisième policier a également été mis en examen, a-t-on appris par la suite via son avocat.
Une quatrième membre de l’équipage, également convoquée par les juges d’instruction en charge du dossier, a elle été placée vendredi sous le statut de témoin assisté dans cette enquête sur la mort le 5 janvier de cet homme de 42 ans des suites d’une asphyxie avec “fracture du larynx”.
Les deux policiers mis en examen les 7 et 8 juillet ont été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction de contact avec le reste de l’équipage, a précisé la source judiciaire.
La famille “soulagée” mais…
La famille de Cédric Chouviat, dont la mort incarne le débat sur les violences policières, s’est dite jeudi “soulagée” de la mise en examen des deux policiers.
“Cependant, la famille (…) considère que la qualification d’homicide involontaire n’est pas adaptée à la violence et à l’agressivité des fonctionnaires de police telle qu’elle ressort des vidéos de témoins et passants”, ajoute-t-elle dans un communiqué.
“Ce sont des coups volontaires qui ont entraîné la mort de Cédric Chouviat”, insiste la famille, qui “demeure néanmoins confiante s’agissant d’une évolution de la qualification en fonction des investigations et expertise à venir”.
Selon le Code pénal, l’homicide involontaire consiste dans le fait de causer la mort d’autrui par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement.
“J’étouffe”
“Arrête”, “Je m’arrête”, puis “J’étouffe” répété à sept reprises en une vingtaine de secondes : ce sont les derniers mots prononcés par Cédric Chouviat, un père de famille de 42 ans travaillant comme livreur, lors de son interpellation aux abords de la Tour Eiffel, selon cette expertise datée du 21 avril.
Les avocats des policiers mis en cause avaient affirmé qu’ils n’avaient “pas entendu” les suppliques du livreur. Si ce “j’étouffe”, dit à sept reprises, est audible, c’est parce que cela a été “enregistré par le casque-micro” du livreur, “tout près de (sa) bouche”, selon Me de Montbrial.
L’expert “appuie l’hypothèse” de cette utilisation d’un casque-micro par Cédric Chouviat, mais sans “le certifier”.
“M. Chouviat était en train de résister à son interpellation, et c’est dans la lutte qu’il a tenu ses propos, à côté d’une voie de circulation, les quais de Seine, avec des bruits environnants et les bruits de la lutte : les policiers ne les ont pas entendus”, a insisté Thibault de Montbrial.
À voir également sur Le HuffPost: Les proches de Cédric Chouviat encore sous le choc à la marche blanche