Tous ont été mis en examen pour “violences aggravées” ou “complicités de violences aggravées”, dont un également pour “tentative de meurtre”, a indiqué le parquet de Créteil. Deux d’entre eux ont été placés en détention provisoire. Les trois autres, sous contrôle judiciaire, ont notamment interdiction de se rendre à Créteil.
Selon une source proche de l’enquête, les faits reprochés découlent d’une rivalité entre bandes de jeunes, dans cette ville située à 12 kilomètres au sud-est de Paris. Cas particulier: les violences reprochées ne se sont pas déroulées entre quartiers rivaux, mais entre mineurs d’un même quartier.
“Au sein d’une même bande, les plus grands ont trouvé que les plus jeunes n’avaient pas été assez forts” face à un quartier rival, et ont “décidé d’endurcir les plus jeunes par la violence”, a expliqué cette source.
Humiliation sur Snapchat
L’histoire débute par une première volonté d’“humiliation”. Fin février, des jeunes du quartier des Bleuets poussent des garçons de 12 ans, qui habitent dans le quartier “rival” de l’Échat, à “baisser leur pantalon” et à “chanter des insultes” sur leur propre quartier. Filmée, leur “humiliation” est diffusée sur le réseau social Snapchat.
En réaction, des adolescents du quartier de l’Échat auraient décidé “d’exercer à la violence” ces garçons de 12 ans, jugés trop faibles face aux Bleuets. Ils leur auraient alors fait faire des pompes, se déshabiller, les auraient blessés par des tirs de Taser et pistolet à plomb, selon la source proche de l’enquête. Le tout une nouvelle fois filmé.
L’enquête, confiée à la Sûreté territoriale du Val-de-Marne, fait suite à la plainte d’un des deux enfants.
Déménagement en urgence
Selon une source policière, ces deux garçons “très fortement violentés” subissent “encore des pressions” de la part d’autres adolescents de leur quartier. “L’un d’eux a même dû déménager en province en urgence”, a indiqué cette source.
Sur les cinq jeunes mis en examen samedi, et auparavant pas “spécialement” connus des services de police, quatre ont 16 ans, un a 17 ans.
Le début de l’année 2021 a été marqué par plusieurs violentes bagarres entre jeunes, avec le passage à tabac du jeune Yuriy à Paris en janvier, puis la mort de deux adolescents lors de deux rixes dans l’Essonne en février.
Ces drames ont jeté un nouveau coup de projecteur sur ce phénomène ancien des bandes de jeunes, aux affrontements fréquents mais rarement mortels, qui a trouvé, selon des sociologues, une nouvelle caisse de résonance dans les réseaux sociaux.
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