Face à un public conquis et au côté de celle qui avait été choisie pour être vice-présidente par John McCain lors de l’élection de 2008 finalement perdue contre Barack Obama (et un certain Joe Biden), le 45e président des États-Unis a effectivement passé tous ses sujets phares en revue: la pandémie de Covid et les vaccins, le réchauffement climatique, ses adversaires démocrates (ou républicains), le paysage médiatique ou encore le système électoral…
“Je suis pour les armes, Dieu et le pétrole”
Et confirmant à demi-mot qu’il sera bien candidat à la prochaine présidentielle, en 2024, sans pour autant faire de déclaration officielle, il a ainsi résumé son projet pour les États-Unis: “Je suis pour les armes, Dieu et le pétrole.” Le tout sous un tonnerre d’applaudissements.
“Virus chinois” et montée des eaux
Car le public a bien eu ce qu’il était venu chercher: un ancien chef de l’État convaincu de la victoire à venir de ses idées, prêt à toutes les outrances (y compris en prononçant le mot “fuck”, grand tabou de la vie publique américaine) et martelant le discours qu’il aura tenu tout au long de sa présidence.
Ainsi, sur le thème du changement climatique par exemple, Donald Trump n’a pas hésité à dire qu’il y avait “de plus gros problèmes que cela pour le moment” et qu’au pire, la montée des eaux offrirait “quelques propriétés avec vue sur la mer supplémentaires, ce qui n’est pas la pire des choses au monde”.
Même ton sur le coronavirus -“ou comme certains l’appellent avec justesse le ‘virus chinois’”- sujet sur lequel l’ancien président a vanté son bilan. Et celui qui s’était fait huer lors de précédents meetings pour avoir prononcé le mot “vaccin” devant un public très opposé à la vaccination de poursuivre sur sa ligne de crête: “Et en termes de traitements, il y a un mot que je ne peux pas prononcer, mais même ça, on l’a fait en neuf mois alors qu’on nous disait que ça prendrait cinq ans, douze ans… Nous avons fait un boulot de dingue!”
Victoire politique majeure en novembre?
Une longue séance d’auto-congratulation au cours de laquelle Donald Trump s’est également aventuré sur des chemins sociétaux, là encore pour le plus grand plaisir de son auditoire, comme lorsqu’il s’est longuement épanché sur la question des femmes trans dans le sport de haut niveau. Une saillie qui a beaucoup amusé la salle quand il a parlé de “records explosés de 38 secondes” ou mimé une compétition d’haltérophilie facilement remportée par une athlète trans.
Idem au moment de moquer Ketanji Brown Jackson, la juge noire et progressiste nommée à la Cour suprême par Joe Biden, ou de s’en prendre à Elon Musk, l’homme qui vient de renoncer à racheter Twitter. Donald Trump, qui a expliqué avoir anticipé cette reculade, a effectivement envoyé une pique à ce “putain de menteur”: “L’autre jour, il a dit qu’il n’avait jamais voté pour un républicain, alors qu’il m’a assuré qu’il avait voté pour moi…” Une bonne occasion pour le milliardaire de faire la publicité de “Truth”, le réseau social concurrent qu’il a lancé après avoir été banni de toutes les plateformes à la suite de l’envahissement du Capitole.
Une logorrhée dont on saura au mois de novembre si elle aura permis à Sarah Palin de se faire élire. Au cours des midterms qui serviront à renouveler l’intégralité des 435 sièges de la Chambre des Représentants américaine, l’ancienne gouverneure de l’Alaska cherchera en effet à succéder au républicain Don Young, élu pendant 49 ans jusqu’à son décès en mars dernier. Une élection permettrait à coup sûr de Sarah Palin de retrouver une stature nationale, et à Donald Trump de gagner une alliée fidèle.
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