Cette année, ces campagnes publicitaires payées à coup de millions de dollars par les candidats ont pris une ampleur considérable, plus encore que d’habitude en raison de la pandémie de Covid-19. “La crise sanitaire a eu un impact sur les très onéreuses pubs politiques”, explique Travis Ridout, professeur de science politique à la Washington State University. “Je pense que cela vient du fait que les candidats en campagne collectent de l’argent qu’ils n’ont pas été en mesure de dépenser dans les meetings traditionnels et dans des opérations de porte-à-porte, etc… Donc ou est ce que vous allez dépenser cet argent? Dans de la publicité!”
Les réseaux sociaux, pièce maîtresse du scrutin 2020
Parmi les médiums privilégiés par les équipes des candidats, Facebook et Twitter. Ces plateformes permettent de cibler de manière très précise des catégories d’Américains. L’électeur n’est plus qu’une simple cible marketing à qui l’on doit faire passer son message. Des études sociologiques d’ampleur, principalement menées aux États-Unis, montrent que ces publicités ont une vraie influence sur le vote, mais que cet impact est difficile à quantifier. Raison pour laquelle la télévision et la radio demeurent des canaux toujours utilisés par les candidats. Ils permettent par ailleurs de toucher une autre partie de la population, moins adepte du digital.
Que ce soit sur les réseaux sociaux, la télévision ou la radio chaque spot est une opportunité de convaincre de nouveaux électeurs. Mais “recruter” des citoyens n’est pas la seule technique pour faire basculer le scrutin en sa faveur. Décourager les partisans adverses peut également être une clé de la victoire. “Je pense qu’il y a des électeurs que l’ont pourrait encourager à aller voter ou convaincre qu’au contraire ça ne vaut pas la peine d’y aller”, poursuit Travis Ridout. “Donc ce n’est pas que de la persuasion, il s’agit aussi de motiver ou non le public.”
Quentin Kidd, professeur de science politique à la Christopher Newport University pense quant à lui que les publicités que verront les Américains cette année seront bien différentes de celles d’il y a quatre ans. Il évoque par exemple la volonté “d’éveiller les consciences” comme dans les clips du Lincoln Project, groupe de Républicains anti-Trump. “Ce que font les pubs de Lincoln Project et d’autres c’est qu’elles soulignent ce qui n’est pas normal, en montrant comment Donald Trump est différent en tant que président par rapport à l’Histoire. Cela donne aux électeurs qui en ont marre de Trump des éléments de contexte qui viendraient justifier leur ras-le-bol.”
Une stratégie adoptée par les Démocrates, qui ont réalisé une sorte de frise chronologique de l’action du président Tump face à la pandémie de coronavirus pour faire passer un message clair: “Il a échoué en tant que leader”.
Les équipes de Donald Trump mettent les bouchées doubles ces dernières semaines pour tenter de combler le retard du président américain. Le candidat républicain a réduit l’écart avec son rival démocrate et accuse désormais un retard de 4 points selon un dernier sondage de CNN.
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