“Quitter la convention d’Istanbul serait fortement regrettable et serait un important recul dans la protection des femmes contre la violence en Europe”, s’est inquiétée, dans une déclaration écrite Marija Pejčinović Burić, la secrétaire générale du Conseil de l’Europe, une organisation paneuropéenne de défense des droits de l’Homme et de l’État de droit installée à Strasbourg.
Marija Pejčinović Burić a jugé “alarmantes” les récentes déclarations de membres du gouvernement polonais sur l’intention de Varsovie de quitter ce traité adopté en 2011 par le Conseil de l’Europe (qui rassemble 47 pays).
Elisabeth Moreno, la nouvelle ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, s’est aussi exprimée sur le sujet, ”(regrettant) profondément que la Pologne envisage de se retirer de la convention d’Istanbul”.
Je regrette profondément que la Pologne envisage de se retirer de la Convention d’Istanbul. Ce traité est une avancée pour protéger les victimes et mettre fin à l’impunité. On ne doit pas reculer dans lutte contre les violences faites aux femmes. C’est un impératif humain ! https://t.co/NQ7Sd5O7yU
— Elisabeth Moreno (@1ElisaMoreno) July 26, 2020
Un premier outil supranational
Ce texte connu sous le nom de “Convention d’Istanbul” est le premier outil supranational à fixer des normes juridiquement contraignantes en vue d’empêcher la violence de nature sexiste.
À l’époque où elle était gouvernée par une coalition centriste, la Pologne a signé en 2012 et ratifié trois ans plus tard cette convention.
L’actuel ministre de la Justice, Zbigniew Ziobro, l’avait considérée à l’époque comme “une invention, une création féministe qui vise à justifier l’idéologie gay”. Il a affirmé samedi qu’il allait présenter lundi un document officiel demandant au ministère de la Famille de préparer la dénonciation du traité.
“S’il existe des idées fausses ou des malentendus à propos de la convention, nous sommes prêts à les clarifier dans le cadre d’un dialogue constructif”, a quant à elle proposé la secrétaire générale du Conseil de l’Europe.
Vendredi, environ 2000 personnes ont manifesté à Varsovie pour protester contre cette décision du gouvernement polonais.
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