“Le vrai travail continue en dehors de ces salles. Et nous n’abandonnerons jamais, jamais”, a déclaré sur Twitter la figure emblématique du mouvement Fridays for Future, à l’issue de la conférence mondiale sur le climat.
Interrogée par l’AFP mi-octobre, Greta Thunberg craignait déjà que, malgré son caractère “crucial” pour l’avenir de la planète, la Cop26 n’apporte “pas de grands changements”.
“La catastrophe climatique frappe toujours à la porte”
Adopté à l’issue de deux semaines de négociations laborieuses par les 200 pays de la Cop26, le “Pacte de Glasgow pour le climat” vise à accélérer la lutte contre le réchauffement de la planète, sans assurer de le contenir à 1,5°C ni répondre aux demandes d’aide des pays pauvres.
“Il y a encore énormément à faire dans les années qui viennent”, a lui déclaré le Premier ministre britannique Boris Johnson. “Mais l’accord d’aujourd’hui est un grand pas en avant, et ce qui est important est que nous avons le premier accord international jamais conclu pour réduire l’utilisation du charbon et un plan pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré” de plus qu’à l’ère pré-industrielle, a-t-il ajouté.
“La catastrophe climatique frappe toujours à la porte”, a averti de son côté le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. La conférence mondiale sur le climat a débouché sur “des pas en avant bienvenus, mais ce n’est pas assez”, a estimé dans un communiqué le patron des Nations unies.
Listant les objectifs “que nous n’avons pas atteints lors de cette conférence”, il évoque notamment “la fin des subventions aux énergies fossiles, la sortie du charbon, mettre un prix sur le carbone” et l’aide financière aux pays les plus pauvres.
“Les textes adoptés sont un compromis. Ils reflètent les intérêts, la situation, les contradictions et l’état de la volonté politique actuelle dans le monde. (…) Malheureusement la volonté politique collective n’a pas été suffisante pour surmonter de profondes contradictions”, écrit-il.
“Il est temps de passer en mode ‘urgence’”, poursuit-il, en relevant que les engagement de réductions d’émissions actuels ne permettent pas de tenir l’objectif de l’accord de Paris de contenir le réchauffement “bien en deçà” de 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle, et encore moins l’objectif idéal de +1,5°C.
“C’est mou, c’est faible”
“C’est mou, c’est faible, et l’objectif de 1,5°C est à peine en vie, mais il y a un signal sur la fin de l’ère du charbon. Et c’est important”, a par ailleurs commenté Jennifer Morgan, patronne de Greenpeace International.
“C’est une insulte aux millions de personnes dont les vies sont ravagées par la crise climatique”, a elle déclaré Teresa Anderson, de l’ONG ActionAid International.
La Commission européenne a pour sa part estimé que le Pacte de Glasgow avait “maintenu en vie les objectifs de l’accord de Paris, en nous donnant la chance de limiter le réchauffement mondial à 1,5°C”.
“Nous avons progressé dans la réalisation des trois objectifs que nous nous étions fixés au début de la Cop26”, a indiqué la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, citée dans un communiqué. “Cela nous rend confiants sur le fait que nous pouvons offrir à l’humanité un espace sûr et prospère sur cette planète. Mais il n’y aura pas de temps à perdre: un travail difficile nous attend encore”.
Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, Clément Sénéchal, porte-parole climat de Greenpeace France et Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, ont aussi réagi, comme vous pouvez le lire sur les tweets ci-dessous.
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