Vendredi matin, l’agence d’État nord-coréenne KCNA a confirmé que le tir “d’un nouveau type” d’ICBM, baptisé Hwasong-17, avait été personnellement ordonné par le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, et qu’il avait parfaitement atteint sa cible en mer du Japon.
Associated Press
Le président sud-coréen Moon Jae-in avait auparavant indiqué, dans un communiqué, que le projectile lancé par Pyongyang était un ICBM. Il s’agit “d’une rupture de la suspension des lancements de missiles balistiques intercontinentaux promise par le président Kim Jong Un à la communauté internationale”, a-t-il déploré.
L’armée sud-coréenne a indiqué avoir riposté en tirant “des missiles depuis le sol, la mer et les airs” vers le large de ses côtes.
L’ONU a condamné ce jeudi “avec force” ce tir et a sommé Pyongyang de cesser tout action jugée “contre-productive” et qui attise les “tensions” en Asie.
Le Conseil de sécurité devrait se réunir vendredi à la demande des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, l’Albanie, l’Irlande et la Norvège face à ce tir “sans ambiguïté” par la Corée du Nord, ont indiqué des diplomates à l’AFP.
“Le lancement d’un missile de longue portée fait courir le risque d’une escalade des tensions dans la région”, a déclaré Stéphane Dujarric porte-parole du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Le secrétaire général presse la RPDC (République populaire démocratique de Corée) de ne pas entreprendre davantage d’actions contre-productives”.
Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a dénoncé “un acte scandaleux”. Le régime nord-coréen “menace la paix et la sécurité du Japon, de la région et de la communauté internationale”, a-t-il déclaré depuis Bruxelles, où il se trouvait pour un sommet du G7.
Un vol de 71 minutes à une altitude de plus de 6000 km
Fumio Kishida et le président américain Joe Biden ont pu s’entretenir de cette nouvelle crise en marge du G7, selon un responsable de la Maison Blanche.
Condamnant “avec force” le nouveau tir, la Maison blanche a assuré que les États-Unis prendraient “toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du territoire américain, de la Corée du Sud et du Japon”. Ce nouveau tir démontre que la Corée du Nord “continue de donner la priorité à ses armes de destruction massive”, a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki.
Les résolutions de l’ONU interdisent à la Corée du Nord, frappée par de lourdes sanctions internationales pour ses programmes nucléaire et d’armement, de procéder à des essais de missiles balistiques. Ce qui n’a pas empêché Pyongyang de réaliser une dizaine de tests de ce type d’arme depuis le début de l’année.
Mais il ne s’agissait pas jusqu’à présent de missiles intercontinentaux, même si Washington et Séoul soupçonnent le régime nord-coréen d’avoir testé certains systèmes d’ICBM lors de ces lancements.
Pyongyang a effectué trois lancements d’ICBM en 2017. L’engin alors testé, le Hwasong-15, était capable d’atteindre les États-Unis.
“Le missile balistique (de ce jeudi) a volé pendant 71 minutes et est tombé vers 15h44 (6h44 GMT) dans la zone économique exclusive, dans la mer du Japon, à environ 150 km à l’ouest de la péninsule d’Oshima” dans l’île septentrionale de Hokkaido, a déclaré le numéro deux du ministère japonais de la Défense, Makoto Oniki.
“Étant donné que le missile balistique a cette fois-ci volé à une altitude de plus de 6000 km, bien plus haut que l’ICBM Hwasong-15 qui a été lancé en novembre 2017, on pense que celui d’aujourd’hui est un nouvel ICBM”, a-t-il ajouté.
Selon Séoul, un essai de missile par la Corée du Nord le 16 mars s’est soldé par un échec, le projectile explosant dans le ciel au-dessus de Pyongyang peu après son lancement depuis l’aéroport de Sunan, au nord de la capitale. Le régime avait gardé le silence sur cet événement.
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