Nous sommes actuellement concentrés sur le très médiatique jeu politique pour savoir s’il y aura une cohabitation, et quelle coalition dominera le parlement. Ça, c’est la direction politique de l’État, qu’il faut distinguer de son pilotage administratif par la haute fonction publique, dont les transformations se produisent dans une ambiance bien plus feutrée.
Une polémique a pris cette semaine : Emmanuel Macron, partant du principe qu’il va connaître une période de cohabitation avec Jordan Bardella, se serait employé durant tout le mois de juin à lui savonner la planche au sein de l’appareil d’État, en accélérant les nominations pour placer des fidèles à des postes clé.
En cas de prise de pouvoir par le RN, la haute administration sera-t-elle une courroie de transmission docile, ou bien un tampon entre le gouvernement et la société ?
Il faudra scruter cette “noblesse d’État” dans les années à venir. Il pourrait s’y jouer de puissantes luttes, soit en cas de majorité politique renouvelée, soit en cas de “gouvernement technique” (par défaut de majorité claire à l’Assemblée), car l’appareil d’État acquerrait alors davantage de pouvoir par rapport au pouvoir politique.
