Depuis le début de la crise sanitaire il y a un an, 268.370 décès dûs au Covid-19 ont été recensés au Brésil, dépassé uniquement par les États-Unis. Le ministère de la Santé a également signalé 70.764 nouveaux cas, ce qui représente un total de 11,1 millions d’habitants.
Le précédent record de décès avait été établi le 3 mars avec 1.910 morts en 24 heures. Au cours des sept derniers jours, la moyenne est de 1.573 décès par jour, un chiffre en constante augmentation au cours des deux dernières semaines.
“La lutte contre le covid-19 a été perdue en 2020”
Le pays, qui compte 212 millions d’habitants, connaît une situation dramatique. Selon un rapport publié ce mardi par la Fondation Fiocruz, qui dépend du ministère de la Santé, les unités de soins intensifs sont occupées à plus de 80% dans 25 des 27 capitales d’État du Brésil.
“La lutte contre le covid-19 a été perdue en 2020 et il n’y a pas la moindre chance de renverser ce scénario tragique au cours du premier semestre 2021”, a déclaré à l’AFP Jesem Orellana, un épidémiologiste de Fiocruz/Amazone.
“Le mieux que nous puissions faire est d’espérer le miracle de la vaccination de masse ou un changement radical dans la gestion de la pandémie. Aujourd’hui, le Brésil est une menace pour l’humanité et un laboratoire à ciel ouvert, où l’impunité dans la gestion semble être la règle”, a-t-il ajouté.
Le risque d’une contagion régionale
Début mars, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait exhorté le pays à adopter des mesures “agressives” contre la pandémie. “Si le Brésil ne le prend pas au sérieux, cela affectera tous ses voisins et au-delà. Il ne s’agit donc pas seulement du Brésil, je pense que cela concerne toute l’Amérique latine”, a-t-il déclaré.
La vaccination, quant à elle, progresse lentement. 8,6 millions de personnes (soit 4,1% de la population) ont reçu une première dose du vaccin, 2,9 millions ont reçu la deuxième dose. Les vaccins utilisés sont CoronaVac, du laboratoire chinois Sinovac, et le vaccin suédo-britannique d’Astrazeneca/Oxford.
Le ministère de la Santé dit être en négociation avec d’autres laboratoires et reconnaît que “la campagne nationale de vaccination risque d’être interrompue par manque de doses”, selon une lettre à l’ambassadeur chinois publiée ce mardi par le portail d’information G1.
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