COVID-19 – La Réunion et la Martinique s’apprêtent à reconfiner face à la hausse fulgurante des cas de Covid-19, une situation qualifiée ce jeudi 29 juillet de “dramatique” par Jean Castex qui regrette les “rétifs à la vaccination”, et trois premiers patients seront transférés samedi de Fort-de-France à Paris.
Trois premiers patients hospitalisés en raison du Covid-19 en Martinique, où les services hospitaliers sont saturés, seront transférés samedi vers Paris par un vol médicalisé, a confirmé ce jeudi à l’AFP Benjamin Garel, directeur du CHU de Fort-de-France.
Alors que les hausses de cas de Covid-19 dues au variant Delta se concentraient ces dernières semaines en métropole, principalement dans les zones touristiques -littoral atlantique et côte méditerranéenne-, le gouvernement juge aussi la situation épidémique “inquiétante” dans le Grand Est, notamment dans le Bas-Rhin et chez les jeunes.
1015 patients malades d’une forme grave du Covid-19 étaient traités ce jeudi à l’hôpital dans les services de soins critiques contre 992 mercredi, tandis que le nombre quotidien de nouvelles contaminations restait au-dessus des 25.000. Le nombre d’hospitalisations a lui aussi légèrement augmenté, avec 7236 patients jeudi contre 7208 mercredi et 501 nouvelles admissions.
À deux jours de nouvelles manifestations qui s’annoncent plus importantes que celles de samedi dernier (161.000 personnes) contre l’extension du pass sanitaire et la vaccination obligatoire, le gouvernement continue de vouloir convaincre.
“La vaccination est absolument indispensable”, a martelé le Premier ministre devant des élus de Lot-et-Garonne à la mairie d’Agen, évoquant les pays qui “rêveraient de se vacciner mais qui n’y ont pas accès et où la pandémie fait des ravages.
“Différence nette” entre vaccinés ou non
“Rien ne vaut la preuve par l’exemple”, a-t-il ajouté dans un souci de dialogue et de pédagogie, après le discours très ferme d’Emmanuel Macron le 12 juillet, en rappelant aussi que le gouvernement avait déclaré la veille “l’état d’urgence sanitaire dans un certain nombre de territoires d’outre-mer où la situation est dramatique car ils sont rétifs à la vaccination”.
Depuis mercredi, la Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélémy sont venus rejoindre La Réunion et la Martinique qui étaient déjà en état d’urgence sanitaire depuis le 13 juillet.
Devant cette situation, l’armée va dépêcher “de l’ordre de 40 à 50 spécialistes militaires médicaux (médecins, infirmiers, réanimateurs, etc.) et logisticiens” en Martinique, “en appui du CHU de Fort-de-France dans les prochains jours”, a-t-elle indiqué. Le nombre de cas positifs y est passé de 2241 cas positifs la semaine dernière à 3537 cas, selon la préfecture, et le taux d’incidence de 280 cas à 995 pour 100.000 habitants.
“Il y a vraiment une différence nette, visible entre les populations qui se vaccinent et celles qui ne se vaccinent pas”, a affirmé Jean Castex.
Victime du variant Delta et très peu vaccinée, La Réunion renoue avec un confinement partiel en journée “dès ce week-end”, pour deux semaines, “renforcé d’un couvre-feu strict de 18h à 5h″, une première depuis le confinement du printemps 2020, a annoncé ce jeudi le préfet de La Réunion Jacques Billant.
“De 5h à 18h, les déplacements sont limités à un rayon de 10 km autour de son domicile du lundi au samedi” et ce rayon est “abaissé à 5 km le dimanche”, a précisé Jacques Billant.
15% des Martiniquais seulement entièrement vaccinés
Sur l’île, le taux d’incidence atteint 350 cas pour 100.000 habitants et le taux de posivitité “grimpe à près de 10%”, a-t-il détaillé, estimant que “cette forte dégradation est annonciatrice d’un emballement épidémique que nous n’avons jamais connu jusqu’à maintenant”.
La directrice générale de l’ARS Martine Ladoucette a regretté la faible vaccination sur l’île où à peine trois personnes sur 10 sont entièrement vaccinées contre plus de 5 sur 10 au niveau national.
Même problème en Martinique où la campagne de vaccination ne décolle pas et où à peine 15% des Martiniquais sont entièrement vaccinés. Un confinement sera mis en place à partir de vendredi 19h pour une durée d’au moins trois semaines.
“Freiner le virus apparaît d’autant plus urgent que la population martiniquaise est moins immunisée, globalement plus âgée, et donc plus fragile, que celle des régions où le Covid-19 a davantage circulé et où le taux de vaccination est plus important”, a souligné le préfet Stanislas Cazelles lors d’une conférence de presse.
En métropole, la directrice générale de l’ARS du Grand Est Virginie Cayré a évoqué “un pic de circulation virale pour les 20-29 ans”, à 352 cas pour 100.000 habitants.
Elle a prévenu que “si le virus continue à circuler de cette manière” dans cette région, elle serait “probablement amenée (…) à prendre d’autres mesures”, en plus du port du masque rendu de nouveau obligatoire dans les lieux soumis à pass sanitaire.
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