Mais il rappelait également que les Français allaient d’abord être confrontés à “des semaines de gros temps”. Une manière de préparer le terrain à Jean Castex, qui doit faire le point ce jeudi 4 mars sur le sort des 20 départements en “surveillance renforcée” et où l’épidémie de coronavirus menace d’exploser. Des confinements le week-end, comme ceux déjà mis en place à Dunkerque et dans les Alpes-Maritimes, seraient envisagés.
En attendant de connaître les décisions gouvernementales, Le HuffPost vous propose de faire le point, en cartes et en courbes, sur la situation épidémique en France. À commencer par ces 20 départements sous surveillance et sur 12 autres qui risquent de bientôt les rejoindre.
Carte des départements sous surveillance
Jeudi 25 février, Jean Castex avait donné quelques critères pour placer un département sous surveillance renforcée:
- Une incidence supérieure à 250 cas pour 100.000 habitants
- Une évolution à la hausse de l’incidence
- Une part de variants supérieure à 50%
- Une pression hospitalière critique
La carte ci-dessous permet de faire le point sur la situation dans ces territoires, mais aussi dans ceux qui sont proches de basculer (cliquez sur un département pour connaître ses indicateurs).
Concernant les 20 départements sous surveillance, l’épidémie stagne, voire régresse dans les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône, la Drôme et la Moselle. Mais le taux d’incidence et la part de variants y restent très élevés. Pour le reste, la circulation du coronavirus y augmente cette dernière semaine.
Justement, avec l’évolution récente de l’épidémie, certains départements remplissent désormais tous les critères pour être sous surveillance renforcée. C’est le cas notamment de l’Aisne, de l’Aube ou encore des Hautes-Alpes.
D’autres, comme les Alpes-de-Haute-Provence, l’Isère, la Savoie, la Haute-Savoie, le Doubs, l’Yonne, la Seine-Maritime, l’Orne ou encore les Deux-Sèvres, remplissent 2 à 3 de ces critères.
Pour aller plus loin, vous pouvez observer l’évolution de la tendance pour les taux d’incidence et de positivité dans le département de votre choix dans le graphique ci-dessous:
Vous pouvez également vous rendre compte de l’état des services hospitaliers via le graphique suivant, qui montre le nombre de personnes hospitalisées et en réanimation par département:
Pour aller plus loin, voici les principaux indicateurs de suivi du coronavirus scrutés par le gouvernement à l’échelon national:
Voici une description des principaux indicateurs suivis:
- Taux d’incidence: c’est le nombre de cas détectés pour 100.000 habitants. Il est très utile, car il donne un état des lieux de l’épidémie en quasi-temps réel (quelques jours de décalage pour l’apparition des symptômes, voire avant leur apparition pour les cas contacts). Mais il est dépendant des capacités de dépistage.
- Taux de positivité: c’est le nombre de tests positifs par rapport aux tests totaux effectués. Il permet de “contrôler” le taux d’incidence. S’il y a beaucoup de cas dans un territoire (taux d’incidence), mais que cela est uniquement dû à un dépistage très développé, le taux de positivité sera faible. À l’inverse, s’il augmente, cela veut dire qu’une part plus importante des gens testés sont positifs, mais surtout que les personnes contaminées qui ne sont pas testées, qui passent entre les mailles du filet, sont potentiellement plus nombreuses.
- Taux d’occupation des lits de réanimation par des patients Covid-19: C’est un chiffre scruté, car il permet de savoir si les hôpitaux sont capables de gérer l’afflux de patients. Il est très utile, car il y a peu de risque de biais: il ne dépend pas du dépistage et les occupations de lits sont bien remontées aux autorités. Son désavantage: il y a un délai important entre la contamination et le passage en réanimation, d’environ deux à trois semaines.
- Décès à l’hôpital: Comme les réanimations, c’est un indicateur plutôt fiable, mais avec un délai important.
On voit sur ces indicateurs que la situation est instable, avec un plateau qui tend à la hausse, notamment poussé par les fameux départements sous surveillance renforcée.
L’évolution de l’incidence par départements
La carte ci-dessous montre bien que pour les chiffres les plus récents (27 février), une moitié de la France est à la hausse quand l’autre est à la baisse.
Des divergences difficiles à expliciter à partir d’une seule cause, tant l’évolution des comportements, la part du variant anglais plus contagieux, la météo et les vacances peuvent impacter la circulation du coronavirus. Vous pouvez remonter le temps en appuyant sur le bouton “Play” ou en déplaçant le point noir au-dessus de la carte.
Le taux d’incidence seul est un baromètre utile, mais qui peut être parfois trompeur. Le taux de positivité permet de limiter les biais. C’est pour cela que nous avons également mis au point une carte de France basée sur le taux d’incidence et de positivité. Chaque département est coloré en fonction de l’évolution de ces indicateurs. La première carte (bouton “tendances”) permet de voir l’évolution dans le temps du taux d’incidence et de positivité. En clair, de savoir si la situation s’améliore ou se détériore dans chaque département.
Comme ces taux dépendent des remontées du dépistage, nous avons choisi de mettre en avant uniquement les baisses et hausses des deux taux pendant plus d’une semaine.
La seconde carte (bouton “indice global”) montre l’état d’un département par rapport aux seuils de vigilance et d’alerte mis au point par le gouvernement lors du déconfinement en mai dernier.