L’illustration est associée à une saga-fiction estivale de Valeurs Actuelles,dans laquelle des personnalités voyagent dans le temps. Dans le récit de sept pages publié cette semaine, la députée de Paris, à la peau noire, “expérimente la responsabilité des Africains dans les horreurs de l’esclavage” au XVIIIe siècle, selon la présentation qu’en fait le magazine.
Réagissant ce vendredi 28 août, l’élue a dénoncé “de la merde raciste” publiée dans un “torchon”, sans toutefois dire si elle entend porter l’affaire en justice.
Valeurs Actuelles a ensuite publié un communiqué pour “contester fermement” les accusations de racisme et présenter ses excuses à Danièle Obono.
Sur BFMTV, Tugdual Denis, directeur adjoint de la rédaction de Valeurs Actuelles, a fait amende honorable: “On comprend, avec la charge symbolique extrêmement violente de cette image, que Danielle Obono soit choquée. On s’excuse auprès d’elle à titre personnel”.
“Si je l’avais en face de moi aujourd’hui, je lui dirais ‘pardon, je suis désolé de vous avoir blessée’”, a-t-il ajouté, assurant que son journal n’était “pas raciste”. L’objectif était “de faire une fiction, certes complexe, certes tirée par les cheveux, peut-être mal venue, peut-être ‘malaisante’, mais jamais malveillante et jamais méchante”, a-t-il affirmé.
Emmanuel Macron “condamne clairement toute forme de racisme”
La publication a suscité un véritable tollé dans une partie de la classe politique et provoqué une vague de condamnations, jusqu’au président de la République. Le chef de l’État Emmanuel Macron a appelé la députée en fin de matinée pour lui faire part de sa “condamnation claire de toute forme de racisme”, a indiqué l’Élysée à l’AFP.
Danièle Obono a aussi reçu le soutien de nombreux élus, à commencer par celui de Jean-Luc Mélenchon qui a dénoncé un véritable “harcèlement nauséabond” contre l’élue. Le député Insoumis Alexis Corbière a également pris la défense de son “amie”, furieux contre “les attaques d’une presse devenue folle de haine”.
La députée a aussi pu compter sur les soutiens de Benoît Hamon, de l’ancienne ministre Cécile Duflot, mais aussi du premier secrétaire du Parti Socialiste, Olivier Faure.
Soutiens dans la majorité
Cette illustration a également fait bondir plusieurs membres de la majorité et du gouvernement à l’instar de Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale. Évoquant une représentation “ignoble”, il a fait part de toute sa solidarité, se disant aux côtés de l’élue.
Le Premier ministre Jean Castex ainsi qu’Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, et Barbara Pompili, ministre de l’Écologie, ont également exprimé leur indignation.
La ministre déléguée à l’Égalite hommes-femmes, Elisabeth Moreno, a également fermement condamné l’illustration. “Condamnation totale de cette publication. Faire l’apologie du racisme est contraire aux valeurs républicaines. Je ne partage pas les idées de Danièle Obono, mais aujourd’hui je lui apporte tout mon soutien”, a posté la ministre sur Twitter.
Bruno Questel, député LREM, Matthieu Orphelin, député EDS, ou encore Nathalie Loiseau, eurodéputée LREM, ont également réagi.
Un responsable du Rassemblement national, Wallerand de Saint-Just, a condamné sur Twitter la publication, “d’un mauvais goût absolu”: “le combat politique ne justifie pas ce type de représentation humiliante et blessante d’une élue de la République”.
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