Dans ce courrier, écrit quatre jours après l’attaque au hachoir perpétrée par un ressortissant pakistanais devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, le ministre fait référence aux ”évènements survenus récemment” qui “doivent vous inviter à la plus grande vigilance”.
“Je vous demande de mettre systématiquement en œuvre les procédures à même d’interrompre, dans les meilleurs délais, la présence de ces personnes sur notre territoire”, écrit le ministre de l’Intérieur dans ce courrier dans lequel il demande aux préfets de lui rendre compte “personnellement” du nombre de reconduites chaque trimestre.
J’ai demandé aux préfets d’appliquer strictement la loi et de reconduire systématiquement dans leur pays les étrangers qui, par leurs agissements, constituent une menace grave pour l’ordre public.?(1/2) pic.twitter.com/Yz9vr3Le7b
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) September 29, 2020
“La France doit rester fidèle à sa tradition d’accueil. Mais pour que cela garde tout son sens, nous devons agir avec fermeté quand c’est nécessaire”, défend Gérald Darmanin.
Vers un aménagement de la loi?
Le ministre incite ainsi les préfets à privilégier trois “leviers”. D’abord une “coordination étroite” entre “forces de sécurité”, “autorité judiciaire” ou “administration pénitentiaire” pour “préparer l’éloignement des étrangers incarcérés avec toute l’anticipation nécessaire”.
Il leur demande aussi une “mise en œuvre complète et systématique de toutes les procédures administratives pertinentes”, en rappelant que le “droit actuel” permet de procéder à des “refus ou retraits de titre” voire de “la nationalité française”. Enfin, il veut les voir utiliser “tous les outils opérationnels” pour procéder à ces ”éloignements” à savoir “rétention”, “assignation” ou “participation à des vols groupés”.
“Nous menons actuellement une réflexion sur les dispositions législatives que nous pourrions prendre dans les prochains mois afin de faciliter certaines procédures”, écrit encore Gérald Darmanin. “Vous me rendrez compte trimestriellement et personnellement des éloignements (…) auxquels vous avez procédé”, ajoute le ministre.
Gérald Darmanin a été récemment accusé par le syndicat de police Alliance de vouloir revenir à la “politique du chiffre” en matière de lutte contre les stupéfiants, en référence à la politique sécuritaire menée par Nicolas Sarkozy lorsqu’il était ministre de l’Intérieur.
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