À l’occasion du point presse mensuel qu’il donne désormais pour présenter l’action de son ministère, l’ancien maire de Tourcoing a évidemment été interrogé sur les événements de la veille et notamment les interpellations de plusieurs journalistes qui couvraient un rassemblement d’opposants au texte de loi porté par les députés LREM Alice Thourot et Jean-Michel Fauvergue.
Après qu’il lui a été rappelé qu’il avait été demandé aux reporters de se disperser en fin de manifestation, Gérald Darmanin a défendu l’action des forces de l’ordre et nié toute entrave au droit à l’information.
Et d’en arriver à la fameuse séquence polémique: ”Il y a un journaliste qui a fait savoir publiquement qu’il aurait été menacé d’être interpellé. Ce journaliste ne s’est pas rapproché de la préfecture de police de Paris pour couvrir cette manifestation contrairement à certains de ses collègues. Je rappelle donc que si des journalistes couvrent des manifestations, conformément au schéma de maintien de l’ordre, ils doivent se rapprocher des autorités -en l’occurrence ici le préfet de police de Paris- pour se signaler, pour être protégé par les forces de l’ordre, pour pouvoir être distingués (des manifestants, ndlr) et pour pouvoir rendre compte dans le cadre de son travail de journaliste.”
Sauf qu’il n’existe aucunement d’obligation à s’identifier en amont auprès d’une quelconque autorité, comme ce serait le cas avec une demande d’accréditation, pour exercer son métier de journaliste en suivant une manifestation. Ce qu’ont rappelé sur Twitter nombre de nos confrères:
À la suite de la déclaration de Gérald Darmanin ce mercredi, plusieurs de nos confrères ont tenté de savoir si les forces de l’ordre avaient effectivement reçu des directives pour permettre aux journalistes de se “rapprocher” d’elles, comme l’a dit le ministre. Une demande à laquelle les policiers ont répondu par la négative, contredisant les affirmations du ministre.
Face à la polémique qui monte, Gérald Darmanin a tenté de défendre ses propos dans une série de tweets. Sauf qu’il revient lui-même sur ses propos puisqu’il écrit ce mercredi soir que les journalistes “peuvent, sans en avoir l’obligation, prendre contact avec les préfectures”.
Plus tôt dans la journée, rappelons-le, il affirmait que les journalistes “doivent se rapprocher des autorités (…) pour se signaler”.
À voir également sur le HuffPost: Comment la loi Sécurité globale peut compliquer mon travail de journaliste