Vanessa Codaccioni, autrice d’un livre récent intitulé « Détecteurs de mensonges. Recherche d’aveux et traque de la vérité », décrit la diversification et la prolifération inquiétante des machines censées vérifier les dires des individus, non seulement dans les sphères policière et judiciaire, mais aussi dans les administrations, dans le monde de l’entreprise… et même à l’usage des particuliers, notamment à des fins de contrôle conjugal. Ce ne sont pas seulement la vérité et le mensonge, mais l’anormalité, les déviances, la non-conformité, qui sont visés.
On sait que l’industrie de la sécurité, c’est-à-dire non seulement de l’armement des forces de l’ordre mais aussi de la surveillance et du contrôle des populations, connaît depuis des années une prospérité extraordinaire… et proportionnelle au recul général des libertés publiques dans nos supposées démocraties. Ce que l’on connaît moins sans doute en France, pour l’instant, c’est la place prise par les équipements de détection des mensonges dans le développement des nouvelles techniques non seulement policières et judiciaires, mais aussi administratives managériales. Dans ce nouvel épisode d’OSAP, “On s’autorise à penser”, Julien Théry reçoit la politiste Vanessa Codaccioni, Professeure à l’Université de Vincennes-Saint-Denis, qui a récemment consacré un petit livre passionnant au “Détecteurs de mensonges. Recherche d’aveux et traque de la vérité”, aux éditions Textuel. V. Codaccioni décrit la diversification et la prolifération inquiétante des polygraphes, occulomètres, encéphalogrammes et autres machines pilotés par l’intelligence artificielle. Elle montre que ce ne sont pas seulement la vérité et le mensonge, mais l’anormalité, les déviances, la non-conformité, qui sont visés.