Le Tribunal arbitral du sport (TAS), sans se prononcer sur le fond de l’affaire, a confirmé la levée de la suspension provisoire de l’adolescente, décidée mercredi dernier par l’agence antidopage russe (Rusada).
“Empêcher l’athlète de concourir aux JO lui causerait un préjudice irréparable”, ont observé les trois arbitres, alors même que son jeune âge (moins de 16 ans) implique des règles de preuve spécifiques et des sanctions allégées.
La “meilleure nouvelle de la journée” pour la Russie
Le Comité olympique russe (ROC) a qualifié lundi de “meilleure nouvelle de la journée” la décision du Tribunal arbitral du sport qui permet à la jeune patineuse Kamila Valieva de poursuivre ses JO malgré un contrôle antidopage positif.
“Tout le pays la soutient ainsi que toutes nos patineuses pour l’épreuve individuelle” mardi, a dit le ROC sur sa chaîne Telegram.
De son côté, le comité olympique américain s’est dit “déçu” par cette décision.
Les résultats et prix de la patineuse annulés après-coup?
La jeune prodige peut donc continuer à défendre ses chances d’or olympique en individuel, dès sa première saison chez les seniors, même si rien n’empêche qu’elle soit sanctionnée d’ici plusieurs mois et qu’elle voit ses résultats annulés y compris pour les JO.
Le programme court femmes est programmé à partir de 18h00 locales mardi (11h00 françaises) et Valieva, devenue la première patineuse à réussir des quadruples sauts dans l’histoire olympique au cours de la compétition par équipes il y a une semaine, doit patiner à 21h52 locales (14h52 françaises).
L’ado russe, pur produit de l’usine à championnes de la sévère Eteri Tutberidze à Moscou, n’a que quelque 24 heures pour se reconcentrer sur la plus importante compétition de sa carrière naissante, après plusieurs jours d’une énorme tempête.
La cérémonie des médailles retardée
Car il a fallu attendre mardi dernier, après l’épreuve par équipes remportée par les Russes, pour que Valieva se voit notifier le résultat positif d’un contrôle antidopage réalisé par Rusada le 25 décembre à Saint-Pétersbourg, lors des Championnats de Russie.
Cette “notification tardive”, par le laboratoire de Stockholm chargé de l’analyse, “a empêché l’athlète de réagir” alors même qu’elle n’y était pour rien, a expliqué à la presse Matthieu Reeb, le directeur général du TAS. “Si les procédures avaient été réglées en 10 jours comme d’habitude, je ne serais pas là”, a-t-il souligné.
Le produit incriminé est la trimétazidine, une substance utilisée pour soigner les angines de poitrine et interdite par l’Agence mondiale antidopage (AMA) depuis 2014, car elle favoriserait la circulation sanguine.
Dans l’immédiat, cette annonce a retardé la cérémonie des médailles de l’épreuve par équipes, qui n’aura “probablement pas” lieu avant la fin des JO, a annoncé lundi matin le porte-parole du Comité international olympique.
Des doutes sur l’avenir de la patineuse
Elle a surtout jeté un immense doute sur la suite du destin olympique de Valieva: suspendue provisoirement par Rusada dans un premier temps, Valieva a obtenu dès le lendemain la levée de cette mesure, pour des raisons restées mystérieuses.
Ce qui a conduit le CIO, mais aussi l’AMA et la Fédération internationale de patinage, à saisir le TAS d’un recours contre cette décision.
Depuis l’officialisation de son contrôle positif vendredi, Valieva continuait, elle, de s’entraîner consciencieusement jour après jour, tantôt sur la glace olympique, tantôt sur la patinoire d’entraînement.
L’affaire Valieva, quand elle sera examinée sur le fond, pourrait aussi raviver les soupçons entourant le sport russe, à la réputation déjà bien entachée en matière de dopage par le scandale des JO-2014 de Sotchi.
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