Et pourtant, je ne peux m’empêcher de l’aimer aussi, cette Pride, parce que c’est fait « pour nous », comme une fête pour notre famille choisie / de cœur. C’est pour ça que je n’ai pas hésité une seconde quand on m’a demandé de me produire sur le char de l’événement drag que Send in the Clowns et De Studio ont organisé pour l’Antwerp Pride. Avant même de réaliser ce qui m’arrivait o, j’étais déjà en train de jouer Rain On Me de Lady Gaga sous 34 degrés, avec pour seul vent de fraîcheur un ventilateur que les drag queens avaient réquisitionné avant que je n’aie à éponger mes premières perles de sueur.
C’est lors de la première édition de Send in the Clowns que j’ai pondu mon nom de DJ, Rostgoed ; pour et grâce à mes ami·es Veronika Deneuve et Robbert Geens, qui co-organisent l’événement. En gros, c’est un événement où les artistes pros et les nouveaux talents peuvent se rencontrer pour repousser leurs limites et celles de la drag. J’y apprends à remettre en question mes propres préjugés sur le genre, la sexualité et tout ce qui se trouve entre et autour. Et pour mieux maîtriser les CDJs aussi.
Pour l’occasion, j’ai mis au point un set rempli de classiques de la pop (travail toujours en cours de ma part) et, avec l’aide de mon partenaire Sexi Whispers, j’ai créé un body inspiré d’une photo tirée par Tim Walker de l’icône du gender bending Tilda Swinton. Je me suis aussi couvert de paillettes sur le visage même si j’ai surtout fini par briller à cause de ma sueur. Je préfère laisser le vrai drag aux queens professionnelles – croyez-moi, j’ai essayé.