Ce meeting intitulé “Save America Rally” (“rassemblement pour sauver l’Amérique”) est organisé par un comité d’action politique appelé Save America. Ce dernier, comme son nom l’indique, entend vouloir sauver le pays -des démocrates- en continuant à faire avancer le fameux programme de l’ex-président: “MAGA” “Make America Great Again” (“rendons sa grandeur à l’Amérique”). L’idée de ce rassemblement, expliquent les organisateurs dans un communiqué, est de redynamiser l’électorat fidèle à Trump et mettre en valeur dans chaque État les candidats qui portent eux aussi sa cause. L’État du Grand Canyon, bastion conservateur, a ainsi été le premier choisi pour la reconquête républicaine.
L’Arizona, un arrière-goût amer pour Trump
Donald Trump a une relation particulière avec l’Arizona. Il est le symbole même de son échec. Alors qu’il avait fait sept apparitions publiques dans cet État en 2020 lors de sa campagne présidentielle, il l’a tout de même perdu de justesse, à 10.000 voix près face à Joe Biden.
Une défaite que lui et ses partisans ont eu beaucoup de mal à accepter, quitte à faire un nouveau recomptage plusieurs mois plus tard par une société d’audits nommée Cyber Ninjas. En effet, sous la pression intense des loyalistes de Donald Trump, la majorité républicaine au Sénat de l’État avait ordonné une autopsie des votes du comté. L’examen a été financé en grande partie par 5,7 millions de dollars de dons de groupes d’extrême droite et de défenseurs de Donald Trump.
Cyber Ninjas a fini par prouver que l’élection n’avait pas été volée par les démocrates. Et même plus: non seulement l’ancien président avait eu 261 voix comptées en trop, mais Joe Biden en avait, lui, 99 de moins que ce qui aurait dû être comptabilisé. Donald Trump est ainsi devenu le premier candidat républicain à la présidentielle à ne pas remporter l’Arizona en 24 ans.
Malgré ce constat, les partisans du milliardaire n’ont de cesse de crier au vol de l’élection. Il faut dire que Trump n’en démord pas non plus et martèle ce message depuis novembre 2020. C’était d’ailleurs son leitmotiv en juillet dernier lors de son voyage à Phoenix. À cette occasion, il avait déclaré qu’il était sur place “pour montrer (son) soutien à l’intégrité électorale et aux guerriers conservateurs courageux et inflexibles du Sénat de l’État de l’Arizona”. Pour lui, quoi qu’il advienne, il ne fait aucun doute que l’État du Grand Canyon lui est passé sous le nez en raison d’une fraude électorale massive.
Rétablir sa vérité avant les “midterms”
La première prise de parole officielle de Donald Trump aurait pourtant dû se dérouler plus tôt, le 6 janvier, depuis sa résidence de Mar-a-Lago, en même temps que les commémorations de l’anniversaire de l’assaut du Capitole par ses partisans. Il était prévu qu’il (re)donne sa version de l’histoire et en remette une couche sur le prétendu “vol” de l’élection présidentielle par les démocrates. Il a finalement annulé l’événement la veille, face au tollé que cela a provoqué, y compris dans son propre camp. Il pourra donc assouvir son besoin de rétablir une nouvelle fois sa vérité en Arizona ce samedi et aborder son autre thème de prédilection: l’immigration.
Ce sera également l’occasion pour le milliardaire de repasser le pied à l’étrier en vue des élections de la mi-mandat (“midterms”) en novembre prochain. Déjà lors d’un meeting le 27 juin dans l’Ohio, il avait déclaré qu’il s’agissait là du “tout premier meeting de l’élection de 2022”, assurant: “Nous allons reprendre la Chambre (des représentants), nous allons reprendre le Sénat”. Et bien plus: Trump ne cache pas sa volonté de se présenter à la prochaine élection présidentielle. Début novembre, il a expliqué qu’il annoncerait “probablement” sa décision de se représenter à la Maison Blanche après les élections de mi-mandat et a laissé entendre que son choix rendrait “beaucoup de gens heureux”.
L’Arizona devrait être le premier d’une longue liste de meetings visant à galvaniser la base républicaine du magnat de l’immobilier. D’autant que Donald Trump va pouvoir recouvrer sa voix médiatique sous peu. En effet, si pendant un an le monde a pu échapper à ses salves quotidiennes de tweets incendiaires, c’est en raison de son bannissement des réseaux sociaux. Interdit à vie de compte Twitter, et pour deux ans minimum sur Facebook, il va toutefois faire son retour grâce à son propre réseau social intitulé “Truth Social”. Après des mois d’un relatif silence, le monde devrait avoir bien vite des nouvelles du sulfureux ex-président.
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