Dans sa décision longue de 94 pages, le juge fédéral Roger T Benitez a qualifié l’interdiction d’armes d’assaut (qui existe depuis 1989) d’inconstitutionnelle, défendant le droit aux Américains de posséder des fusils semi-automatiques.
“Comme le couteau suisse, le très prisé fusil semi-automatique AR-15 est l’outil parfait pour aussi bien défendre son domicile que sa patrie”, a-t-il argumenté. “Les armes et les munitions dans les mains des criminels, des tyrans et des terroristes sont dangereuses. Il est préférable de les laisser dans les mains de citoyens responsables et respectueux de la loi”, a-t-il affirmé.
Violence accrue aux États-Unis
Benitez a déclaré qu’il donnerait 30 jours à l’État de Californie pour faire appel de sa décision, que le gouverneur Newson a juré de contester, la qualifiant de “menace directe à la sécurité publique” et rappelant que dans les fusillades de masses l’AR-15 est souvent utilisé.
Aurora: AR-15
Boulder: AR-15
Midland: AR-15
Parkland: AR-15
Las Vegas: AR-15
Sandy Hook: AR-15
San Bernardino: AR-15
Poway Synagogue: AR-15
Sutherland Springs: AR-15
Tree of Life Synagogue: AR-15An AR-15 is not a Swiss Army knife.https://t.co/IL9tTtXQLA
— Gavin Newsom (@GavinNewsom) June 5, 2021
“Nous ne reculons pas devant ce combat et nous continuerons à nous battre pour des lois sur les armes à feu qui vont dans le bon sens et sauvent des vies”, a-t-il dit dans un communiqué.
Cette annonce intervient dans un contexte de violence accrue aux États-Unis et un peu plus d’une semaine après qu’un employé d’une entreprise de transports publics a tué huit personnes sur le site de sa compagnie en Californie avant de se donner la mort.
Une perquisition cette semaine au domicile du tireur ―incendié peu avant l’attaque― a permis de retrouver 12 armes à feu, 22.000 munitions et des supposés cocktails Molotov.
″Épidémie” des armes à feu
Des fusillades de masse sont survenues récemment en Floride, de l’Indiana, en Californie, dans le Colorado et en Géorgie. Une flambée de violence qualifiée par le président Joe Biden “d’épidémie”.
À l’automne, la Cour suprême des États-Unis doit se pencher sur un recours du puissant lobby des armes NRA contre une loi new-yorkaise restreignant le port des armes à feu hors de son domicile.
Ce sera la première fois depuis plus de dix ans que la plus haute juridiction du pays se penchera sur une affaire majeure impliquant le deuxième amendement de la Constitution. Cet amendement, qui fait l’objet d’interprétations divergentes, énonce qu’“une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, le droit qu’a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé”.
Pour les partisans des armes à feu, il garantit un droit au port d’armes pour chaque citoyen. D’autres considèrent toutefois que les auteurs de la Constitution ont seulement voulu protéger le droit de détenir et utiliser des armes dans le cadre d’une force de maintien de l’ordre, comme l’armée ou la police. Aux États-Unis, la pandémie de coronavirus a certes réduit la violence au travail, les citoyens restant à leur domicile, mais les ventes d’armes à feu ont explosé.
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