Réalisée pour la société de nettoyage de l’extrême Diogène France, cette étude de l’Ifop s’intéresse en effet au “poop-shaming”, cette honte de faire la grosse commission en dehors de chez-soi, ici lorsqu’on est au bureau. Pour ce faire, 1003 salariés, représentatifs de la population française salariée et âgés de 18 ans et plus, ont répondu à un questionnaire auto-administré en ligne du 18 au 21 avril 2022.
“53% des salariés ont déjà ressenti de la gêne en déféquant sur leur lieu de travail” dévoile ainsi l’étude, qui souligne que le phénomène touche d’abord les femmes.
Un phénomène genré
De la même façon, “une salariée sur deux [est] incapable de déféquer au travail” quand c’est le cas pour seulement 30% des hommes interrogés. L’âge, cette fois-ci, semble néanmoins accentuer cette gêne chez les femmes. En effet, si 69% des femmes âgées de 40 à 49 ans se disent incapables d’aller à la selle au bureau, seules 28% des femmes de moins de 30 ans le sont.
Ce phénomène genré s’observe également dans la proportion de chacun à se retenir. 57% des salariés hommes font leurs besoins dès qu’ils ont envie d’y aller, contre 38% des salariées femmes, indique l’étude. A contrario, “36% des hommes mais 50% des femmes se retiennent d’aller à la selle sur leur lieu de travail”. Parmi ces femmes, 15% ne font jamais la grosse commission au bureau.
Stratégies et techniques de dissimulation
La plupart des techniques développées restent néanmoins genrées. En effet, lorsque 44% des femmes “font vite” leurs besoins pour que leur passage aux toilettes apparaisse comme une “pause pipi”, seuls 33% des hommes prennent cette précaution.
Autre chiffre éloquent: 46% des femmes ont déjà renoncé à déféquer en voyant un collègue entrer aux toilettes au même moment, contre 35% des hommes. Enfin, 48% des femmes et 40% des hommes se sont retenus de faire leurs besoins car un collègue était présent au même moment aux toilettes.
En plus de ces techniques, les salariés utilisent des alternatives à l’usage des toilettes au bureau: 53% ont déjà été aux toilettes à domicile à la dernière minute, 36% ont utilisé d’autres toilettes de leur entreprise, à un autre étage par exemple, et 21% des toilettes en dehors de leur lieu de travail. Ici, ce sont les hommes qui ont majoritairement recours à ces alternatives. À noter que 21% des salariés interrogés sont déjà rentrés à la pause déjeuner ou ont terminé plus tôt leur journée afin d’éviter de faire leurs besoins au bureau.
Des toilettes rebutantes
Surtout, les toilettes en entreprises apparaissent comme “largement rebutantes”, appuie l’étude. 55% des salariés interrogés trouvent en effet que les toilettes sur leur lieu de travail sont sales, 45% les jugent insuffisamment isolées du reste des locaux, 42% nauséabondes, 36% insuffisamment équipées en papier toilette et 17% pas assez sûres. Les plus nombreux à se plaindre étant les dirigeants d’entreprise: 85% d’entre eux estiment que les toilettes de leur entreprise sont “sales”.
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