L’occasion pour les deux ministres de s’en tenir à la version martelée depuis samedi soir par les autorités françaises, à savoir une pagaille causée par une “fraude massive, industrielle et organisée de faux billets”, touchant particulièrement les fans de Liverpool.
“30.000 à 40.000 supporters anglais se sont retrouvés au Stade de France, soit sans billet soit avec des billets falsifiés”, a assuré Gérald Darmanin, tenant pour preuve le fait que les transports en commun ont drainé plus de spectateurs que de places disponibles au Stade de France. Le ministre a évoqué aussi la grève sur le RER B qui a détourné les usagers vers le RER D dont les sorties sont plus petites aux abords de l’enceinte.
“70% des billets étaient faux”
“Cette présence surnuméraire a déjà été connue en 2019 à Madrid, avec Liverpool déjà”, a ajouté le ministre, affirmant ensuite que “70% des billets étaient faux lors des préfiltrages”. Un chiffre énorme précisé sur Twitter par le conseiller sport d’Emmanuel Macron. “Il s’agit du chiffrage donné par la FFF sur les points de préfiltrage de la partie du stade réservée aux britanniques uniquement, ce n’est naturellement pas ce chiffre pour les autres points”, a détaillé Cyril Mourin, annonçant qu’un rapport de la Délégation interministérielle aux grands évènements sportifs (DIGES) sera disponible dans dix jours.
Pour donner du poids à cette version des faits, des exemplaires de vrais et faux billets ont été montrés à la presse pour démontrer le niveau de falsification des places originales.
Si Gérald Darmanin a regretté la tournure des événements, il s’est félicité d’une “doctrine de maintien de l’ordre qui avait permis d’éviter des morts et des blessés”, alors que plusieurs observateurs mettent en cause les méthodes déployées par la Préfecture de Police de Paris.
“Contrairement aux allégations et fausses rumeurs, sur les 29 interpellations aux abords immédiats du stade de France, la moitié étaient des Britanniques dont 9 pour intrusion”, a encore insisté le ministre.
“Il n’y a singulièrement que dans le football et avec certains clubs anglais qu’il y a ces événements”, a ajouté le ministre de l’Intérieur, visiblement peu hermétique à la réaction que ses précédents propos ont provoqué outre-Manche. Pour donner du poids à cette version des faits, des exemplaires de vrais et faux billets ont été montrés à la presse pour démontrer le niveau de falsification des places originales.
Rendre les billets infalsifiables
“La ministre des Sports a demandé que l’on étudie que dans toute compétition qui puisse se dérouler sur le territoire national désormais, les billets soient infalsifiables, c’est-à-dire totalement numériques”, a par ailleurs déclaré dans la soirée Gérald Darmanin, sur le plateau du 20-Heures de TF1.
De son côté, la ministre des Sports a indiqué avoir demandé “une enquête très approfondie de l’UEFA sur ce qu’il s’est passé” et annoncé des mécanismes de compensations financières pour ceux qui, munis de vrais billets, n’ont pas pu assister à la finale.
Seul début de mea culpa, la gestion de la foule aux abords du Stade de France. “On a vu que nous devions nous améliorer sur l’organisation de ces matchs à risque”, a convenu Amélie Oudéa-Castéra, citant “la gestion des flux au sortir des transports” ou la “systématisation” et la sécurisation des billets électroniques comme des aspects à travailler en vue des prochaines compétitions sportives que la France accueillera ces prochains mois.
Au même moment à Londres, le porte-parole de Boris Johnson se disait “extrêmement déçu” par le traitement accordé aux supporters des Reds samedi soir, jugeant les images du Stade de France “profondément troublantes et préoccupantes”.
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