Actuellement propriétaires de dix fréquences au total, TF1 et M6 ne peuvent en conserver que sept pour respecter la réglementation sur l’audiovisuel. Ils ont donc choisi de se séparer de TFX (canal 11) et 6ter (canal 22), des opérations qui ne seront effectives que si leur mariage se réalise et sous réserve de l’autorisation de l’Autorité de la concurrence et de l’Arcom.
Pour arriver au compte, M6 a parallèlement annoncé qu’il “envisage de restituer la fréquence TNT de la chaîne Paris Première” tout en continuant à exploiter la chaîne payante sur d’autres canaux de diffusion, câble et satellites.
Une annonce très attendue
Le montant des cessions n’a pas été dévoilé, mais la valeur des chaînes s’estime en fonction de leur part d’audience, autour de 50 millions d’euros le point d’audience selon des analystes.
Selon Médiametrie, TFX (ex NT1, rachetée par TF1 en 2010) a obtenu en février une part d’audience (PDA) de 1,6% (en hausse de 0,1 point sur un an) sur l’ensemble du public, tandis que 6ter (lancée en 2012) plafonne à 1,4% (en baisse de 0,2 point).
Après avoir annoncé leur fusion en mai 2021 -via la prise de contrôle de Bouygues, maison mère de TF1, sur M6-RTL (mis en vente par Bertelsmann)-, les deux groupes cherchaient depuis l’été des acquéreurs pour leurs chaînes. Cette annonce était très attendue par le marché et par l’Autorité de la concurrence, qui doit veiller au poids du nouvel acteur notamment sur le marché publicitaire.
Drahi veut “renforcer” son groupe
Lors d’une audition récente au Sénat, Patrick Drahi, propriétaire et fondateur du groupe de télécoms et médias Altice (SFR), s’était positionné en faveur de la fusion arguant qu’il en profiterait pour se “renforcer”. “Je n’ai pas d’objection au rapprochement entre TF1 et M6, je trouve ça assez logique”, avait-il indiqué
“Cette opération contribue à la dynamique concurrentielle du paysage audiovisuel français en renforçant un acteur établi, déjà présent dans la télévision avec 3 chaînes nationales sur la TNT, ainsi que dans la radio et le digital”, appuie TF1 dans son communiqué.
Sans surprise, TF1 et M6 ont choisi au final de conserver leurs chaînes les plus importantes sur la TNT, notamment TMC pour TF1, W9 et Gulli pour M6.
Pour Martin Bouygues, la fusion TF1-M6 se justifie par “l’arrivée d’acteurs de taille planétaire, les Gafam” (Google, Facebook…) qui ont mis à mal le modèle économique de la télévision traditionnelle.
De son côté, interrogé devant le Sénat le 18 février dernier, Xavier Niel, patron de Free et actionnaire du Groupe Le Monde, avait montré son opposition à la fusion entre les deux groupes. “En termes de publicité, vous allez créer un monstre qui va dominer le marché”, avait-il déploré.
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