“En l’état des investigations, la thèse criminelle est privilégiée concernant l’incendie de Landiras”, a déclaré le parquet à l’AFP, confirmant une information de Sud-Ouest.
Cette hypothèse s’appuie notamment sur des “constatations matérielles” de la police technique et scientifique et des “témoignages”, a-t-il expliqué à l’AFP, tout en précisant que “toutes les pistes continuent d’être explorées par les enquêteurs” et qu’“aucune garde à vue n’est en cours”.
Le feu serait parti d’une bordure de route selon le récit aux enquêteurs d’un témoin qui “a vu un départ d’incendie et une voiture quitter précipitamment les lieux”, a relaté à l’AFP une source proche du dossier confirmée par le parquet.
“Il (ce témoin) a ensuite essayé d’aller chez lui pour prendre un extincteur mais c’était trop tard, il a tout de suite donné l’alerte”, a poursuivi la même source.
Selon le parquet, les enquêteurs s’interrogent par ailleurs sur trois autres départs de feu “suspects” qui ont éclaté dans le secteur après le premier incendie.
Les investigations ont été confiées aux gendarmes de la brigade de recherches de Langon en co-saisine avec l’antenne locale de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP).
Depuis mardi, la Gironde combat deux incendies géants qui ont dévoré au total près de 7700 hectares de forêts dont 4500 ha dans ce secteur de Landiras, une zone très boisée et peu dense à une quarantaine de km au sud de Bordeaux, où la situation est toujours jugée “extrêmement compliquée” par les pompiers.
Cet incendie est survenu mardi après-midi quasi simultanément avec un autre dans le secteur de La Teste-de-Buch, sur le bassin d’Arcachon, où les flammes ont détruit depuis 3150 ha de la forêt adossée à la célèbre dune du Pilat. Dans ce cas, les autorités avaient très rapidement fait le lien avec une camionnette en panne qui avait pris feu sur une route forestière très empruntée.
“La thèse accidentelle est privilégiée”, a confirmé de nouveau ce vendredi le parquet, en précisant que “l’expertise du véhicule aura lieu lundi après-midi”.
Près de 700 pompiers mobilisés au sud d’Avignon
Par ailleurs, dans les Bouches-du-Rhône, quelque 680 soldats du feu restaient mobilisés face à l’incendie qui frappe depuis jeudi le massif de la Montagnette, au sud d’Avignon, le mistral venant compliquer leur travail. Si ce brasier est désormais fixé, le vent a entraîné quelques reprises de flammes ce vendredi et la surface parcourue est désormais de 1250 hectares.
❌Incendie dans le massif de la #Montagnette
1 250ha parcourus à ce stade.
⚠️Afin de faciliter l’action des services de secours & des forces de sécurité, merci d’éviter le secteur du massif de la Montagnette et plus particulièrement celui compris entre Arles, Avignon & Tarascon pic.twitter.com/NP13ySkq0x— Préfète de police des Bouches-du-Rhône (@prefpolice13) July 15, 2022
Les événements prennent par ailleurs une tournure judiciaire avec l’ouverture d’une enquête pour incendie involontaire, ce feu ayant visiblement été déclenché par un train de marchandises.
“Selon des témoignages ce train de fret aurait généré des étincelles à plusieurs reprises”, a expliqué à l’AFP le procureur de Tarascon. Ce train “a provoqué neuf départs de feu”, selon le lieutenant-colonel Bisone à l’AFP, affirmant que tout serait “probablement lié à un sabot de frein bloqué”.
“Ce sont des arbres de 50 ans qui sont partis en fumée, dans cette forêt que nous protégions comme la prunelle de nos yeux”, a déclaré à l’AFP Jean-Christophe Daudet, maire de Barbentane, en affirmant qu’il envisageait de porter plainte contre la SNCF
Jeudi en fin de journée, cet incendie, poussé par un vent du sud, avait envahi Avignon avec un impressionnant panache de fumée et une pluie de cendres. Au programme du festival de théâtre cette année: la pièce fleuve Un nid de cendres, qui met notamment en scène l’épopée d’un groupe de survivants à un grand incendie.
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