“18 morts… Mes sincères condoléances aux familles et aux proches. Les sauveteurs continuent à travailler”, a indiqué mardi matin le chef par intérim de l’administration régionale de Poltava Dmitry Lunin, à propos de ce bombardement à Krementchouk, une cité à 330 km au sud-est de Kiev, et à plus de 200 km du front. Cette ville comptait quelque 220.000 habitants avant la guerre.
“Voici actuellement la situation à Krementchouk à cause de la frappe de missiles”, a-t-il déclaré, dénonçant un “crime de guerre” et un “crime contre l’humanité”, ainsi qu’un “acte de terreur non dissimulé et cynique contre la population civile”. Dans la nuit, un précédent bilan des services de secours faisait état de 16 morts et de 59 blessés, dont 25 sont hospitalisés.
“Les occupants ont tiré au missile sur un centre commercial où se trouvaient plus de mille civils. Le centre commercial est en feu et les sauveteurs luttent contre l’incendie”, a écrit sur Facebook le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Il a accompagné son message d’une vidéo montrant le centre commercial en feu, émettant de gros nuages de fumée, avec des camions de pompiers et une dizaine de personnes sur place. Sur d’autres images diffusées par les services de secours, on peut voir ses restes calcinés, devant lesquels travaillent notamment des pompiers.
“La frappe russe d’aujourd’hui sur un centre commercial à Krementchouk est l’un des actes terroristes les plus éhontés de l’histoire européenne. Une ville paisible, un centre commercial ordinaire (avec) à l’intérieur des femmes, des enfants, des civils ordinaires”, a-t-il déclaré encore plus tard dans une vidéo diffusée sur Telegram.“Seuls des terroristes absolument fous pourraient frapper une telle installation avec des missiles, et ils ne devraient pas avoir leur place sur Terre”, a-t-il poursuivi, évoquant une “frappe calculée”.
“Le tir de missile sur Krementchouk a touché un endroit très fréquenté qui n’a aucun rapport avec les hostilités”, a pour sa part indiqué sur Facebook Vitali Maletsky, le maire de la ville. “Il y a des morts et des blessés. Plus de détails viendront”, a-t-il ajouté.
“Un endroit très fréquenté qui n’a aucun rapport avec les hostilités”
Selon l’armée de l’air ukrainienne, le centre commercial a été atteint par des missiles antinavires Kh-22 tirés de bombardiers à long rayon d’action Tu-22, de la région russe de Koursk.
“Le tir de missiles sur Krementchouk a touché un endroit très fréquenté qui n’a aucun rapport avec les hostilités”, a pour sa part réagi sur Facebook Vitali Maletsky, le maire de cette ville.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a appelé sur Twitter les soutiens de Kiev à lui fournir davantage d’armes lourdes et à imposer des sanctions supplémentaires à la Russie.
Mykhaïlo Podoliak, un conseiller du président ukrainien, a accusé sur Twitter ce pays d’être un “Etat terroriste” et le ministère de la Défense a évoqué une frappe effectuée à dessein à un moment où le centre commercial était “particulièrement bondé”, afin de “faire le maximum de victimes”.
“Le monde demandera des comptes au Kremlin”
L’ambassadrice américaine en Ukraine, Bridget Brink, a assuré, citée par ses services sur Facebook, que “le monde demandera(it) des comptes au Kremlin pour ses atrocités en Ukraine”.
“Les attaques indiscriminées contre des civils innocents constituent un crime de guerre”, ont déclaré dans la soirée les dirigeants du G7 depuis leur sommet dans le sud de l’Allemagne, dans une déclaration qui “condamne solennellement l’attaque abominable” de Krementchouk et assure que Vladimir Poutine devra “rendre des comptes”. Le président français Emmanuel Macron a dénoncé une “horreur absolue” et a appelé le peuple russe à “voir la vérité” en face.
Le bombardement d’un centre commercial à Krementchouk par la Russie est une horreur absolue. Nous partageons la douleur des familles des victimes. Et la colère devant une telle ignominie. Le peuple russe doit voir la vérité : pic.twitter.com/7drortbGSE
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) June 27, 2022
Des bombardements russes sur la grande ville de Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine, et sa région, avaient déjà fait deux morts et cinq blessés dans la matinée, selon le gouverneur régional Oleg Sinegoubov.
Dimanche, pour la première fois depuis le 5 juin, Kiev avait été frappée par des missiles russes tandis que des combats acharnés se poursuivaient dans l’est du pays.
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