À Marioupol, une nouvelle tentative d’évacuation des civils réfugiés dans l’usine Azovstal est “envisagée ce vendredi 29 avril, tandis que dans l’est du pays, l’armée russe intensifie son offensive dans les régions de Kharkiv et dans le Donbass. Le point sur la situation au 65e jour de la guerre en Ukraine.
Une “opération” d’évacuation des civils toujours terrés dans l’usine d’Azovstal assiégée par les troupes russes à Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine, est “envisagée” pour ce vendredi, a annoncé la présidence ukrainienne.
La coordinatrice de l’ONU en Ukraine, Osnat Lubrani, avait annoncé jeudi qu’elle partait dans le sud du pays préparer une tentative d’évacuation de Marioupol. Depuis Kiev, Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a assuré de son côté que l’organisation faisait “tout son possible” pour évacuer les civils coincés dans “l’apocalypse” de Marioupol, qui comptait un demi-million de personnes avant l’invasion russe lancée fin février.
Des centaines de militaires et de civils ukrainiens dont des dizaines d’enfants sont bloqués, selon Kiev, dans cette immense aciérie d’Azovstal à Marioupol, avec les derniers combattants ukrainiens de la ville, presque entièrement détruite et contrôlée par les forces russes après des semaines de siège.
La Russie a confirmé vendredi avoir effectué la veille une frappe avec des armes de “haute précision” contre Kiev, la capitale ukrainienne, en pleine visite du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, qui s’est dit “choqué”, après avoir été placé en sécurité.
“Les forces russes ont détruit avec des armes de haute précision de longue portée les ateliers de l’entreprise spatiale Artiom dans la ville de Kiev”, a indiqué le ministère russe de la Défense, lors d’un briefing ce vendredi.
Au moins une personne a été tuée et quatre blessés ont été hospitalisées a indiqué vendredi le maire Vitaly Klitschko sur Telegram. La productrice ukrainienne de Radio Liberty, a été identifiée comme la personnée tuée par la frappe russe sur Kiev, comme l’a indiqué son organisation dans un communiqué. “Vira Ghyrytch est morte des suites de la frappe d’un missile russe sur l’immeuble où elle habitait”, a indiqué la radio, financée par les États-Unis.
Volodymyr Zelensky a estimé que ces bombardements visaient à “humilier l’ONU”. Paris a apporté son soutien au patron portugais de l’ONU tout en condamnant ces “frappes indiscriminées des forces russes” comme l’a indiqué Jean-Yves Le Drian sur Twitter ce vendredi.
Je condamne fermement les frappes indiscriminées des forces russes ayant visé Kiev hier soir. Pleine solidarité avec le peuple ukrainien, ainsi qu’avec @antonioguterres et @KirilPetkov qui se trouvaient à proximité hier.
— Jean-Yves Le Drian (@JY_LeDrian) April 29, 2022
Il s’agit du premier bombardement à Kiev depuis la mi-avril. L’armée russe a également détruit jeudi avec des “missiles de haute précision” “trois centrales électriques situées près de nœuds ferroviaires”, notamment à Fastov dans la région de Kiev, selon le ministère.
“L’ennemi intensifie son offensive. Les occupants effectuent des frappes pratiquement dans toutes les directions”, avec une activité particulièrement intense dans les régions de Kharkiv et dans le Donbass, a souligné l’état-major ukrainien. Selon lui, l’armée russe tente d’empêcher le transfert de forces ukrainiennes du nord vers l’est.
Selon le gouverneur de Kharkiv, Oleg Synegoubov, cinq personnes ont été tuées jeudi dans des bombardements sur la ville et sa région. Les troupes russes, qui tentaient d’avancer depuis Izioum vers “Brazhkivka, Dovhenky et Velyka Komyshuvakha”, ont subi “de lourdes pertes et ont été contraintes de battre en retraite”, a-t-il assuré sur Telegram.
Dans le Donbass, à Lyman, “la situation est très difficile, toute la commune est encerclée”, a indiqué à l’AFP Andriï Pankov, chef de la région administrative de Kramatorsk. Selon lui, près de la moitié du territoire communal est occupé par les chars et colonnes russes, venues du nord par Izioum, capturée précédemment.
À Marioupol, le bataillon Azov a indiqué sur Telegram qu’un hôpital militaire situé dans le vaste complexe métallurgique Azovstal – où sont retranchés des combattants ukrainiens – avait été bombardé dans la nuit de mercredi à jeudi. La salle d’opération s’est effondrée et des soldats qui y étaient soignés sont morts et d’autres ont été blessés, a précisé Azov.
“J’appelle les organisations internationales de défense des droits humains à réagir au fait que la Russie continue d’essayer d’éliminer même les défenseurs de Marioupol qui ne peuvent plus tenir une arme”, a réagi sur Telegram Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains au Parlement ukrainien.
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