L’idée vient d’un responsable local, Mariano Juan, qui a récemment exposé son plan dans le Diaro d’Ibiza. Aux prises avec des taux d’incidence de Covid-19 plutôt inquiétants – 1 736 cas pour 100 000 habitants sur les deux dernières semaines – les autorités tentent de casser la dynamique (qui baisse légèrement depuis quelques jours) de l’épidémie par divers moyens.
La plupart des boites de nuit sont déjà fermées (restent ouvertes celles qui possèdent un espace extérieur, où l’on doit rester assis), alors que les restaurants et bars appliquent des règles strictes, sur le nombre de convives autorisés et les heures de fermetures.
Pour les autorités, pas de doute, cette récente flambée est due aux « soirées illégales » qui se tiennent dans de grandes villas, où l’on est conviées par une invitation échangée sur les réseaux quelques minutes avant le début de la bamboche. Des amendes au montant pour le moins dissuasif – 600 000 euros – sont prévues pour celles et ceux qui tentent malgré tout d’organiser ces house parties, alors que les rassemblements entre différents foyers sont interdits entre 1 et 6 heures du matin dans les Baléares.
Mais l’argument financier n’a apparemment pas suffi si l’on en croît les autorités. Vient alors l’idée de Mariano Juan avec ses party crashers d’un nouveau genre pour mettre fin à ces soirées, où touristes, saisonniers et locaux se rejoignent pour faire la fête. Si l’élu s’agaçait déjà de la gêne occasionnée par ces soirées en matière « d’ordre public », elles représentent désormais « un risque évident pour la santé des personnes ».
La police locale aurait pu se charger de cette mission d’infiltration, pourrait-on se dire. Mais non, « la police nous dit que c’est compliqué pour eux de s’infiltrer [dans ces soirées illégales] parce qu’ils sont connus des locaux. Donc, on doit se tourner vers une aide extérieure », explique Mariano Juan. D’autant que les forces de l’ordre sont déjà bien occupées par leurs autres missions, pour avoir à s’occuper des fêtards, continue l’élu.
Les responsables locaux ont alors fait appel à une agence externe chargé du recrutement des « infiltrés », que Mariano Juan souhaite voir arriver avant la fin de l’été, même s’il n’est pas simple de mettre la main sur les profils recherchés. « On travaille dessus depuis deux semaines », indique-t-il.
Reste la question de l’efficacité d’un tel dispositif – s’il venait à être mis en place – puisque la loi espagnole interdit à la police de pénétrer dans un logement sans autorisation du pouvoir judiciaire. Quand bien même les indics recrutés infiltraient une soirée illégale, difficile de savoir ce que les forces de l’ordre seraient en mesure de faire.
« Nous voulons que ces infiltrés indiquent à la police où les soirées ont lieu pour que l’on puisse empêcher les gens d’y aller et éviter des flambées de cas de Covid-19 », a plus récemment indiqué Mariano Juan à l’agence de presse Reuters.
En tout cas, l’idée ne plaît pas à tout le monde dans la classe politique espagnole. Un porte-parole du Parti socialiste, Vicent Torres, a appelé les responsables de l’île à chercher des solutions acceptables d’un point de vue juridique, plutôt que « d’agir de manière irresponsable en lançant des idées que l’on ne peut accepter. »
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