Le nombre de catastrophes naturelles quant à lui a été multiplié par 5 sur les 50 dernières années. Et si tous les continents en ont été les victimes, 90% des personnes qui en sont décédées vivaient dans les pays en développement.
Nous ne pouvons plus l’ignorer, l’aggravation des sécheresses et des inondations vont non seulement affecter la production alimentaire mondiale, mais également accroitre le potentiel épidémique de certains virus et la transmission de maladies infectieuses. L’inaction contre le changement climatique tue déjà, sous nos yeux, et la crise du Covid-19 nous prouve qu’il n’est plus possible de penser l’avenir de notre pays sans se soucier de ce qui se passe dans le reste du monde.
“Assurer notre survie sur cette planète”
Pourtant, les échecs des récents sommets du G20 à Rome et de la COP26 à Glasgow nous le rappellent cruellement. Les actions politiques concrètes continuent de se faire attendre, éclairant le poids des intérêts économiques contraires à ce qui répond pourtant aux attentes majoritaires des populations du monde, et plus globalement à l’intérêt général humain le plus élémentaire : assurer notre survie sur cette planète. Triste illustration de de la gravité des crises mondiales face auxquelles il nous revient d’agir et du manque de volonté de ceux qui nous gouvernent aujourd’hui pour s’en donner les moyens.
Récemment, le directeur du Programme alimentaire mondial des Nations Unies a lancé un défi sur Twitter au milliardaire Elon Musk: serait-il cap’ de consacrer à peine 2% de sa fortune personnelle pour lutter contre la faim dans le monde? Ce à quoi le mégalomane a rétorqué que si on pouvait lui prouver que ces 2%, soit 6 milliards de dollars, pouvaient réellement éradiquer les famines, il ferait immédiatement un chèque. Comme si les crises climatiques, les conflits et la fuite des capitaux, créés ou entretenus par un système inégalitaire dont il est le grand gagnant, celui-là même qui lui a permis de bâtir sa fortune, n’entraient pas dans l’équation. Comme si tout s’arrangeait toujours simplement à coup de chèques et de milliards. Comme s’il ne valait même pas la peine de dépenser 2% de sa richesse si ce n’était “que” pour sauver la vie de 42 millions de personnes au bord de la famine.
Comment en est-on arrivé à accepter une société ou les milliardaires s’affranchissent de payer leur juste part d’impôt presque légalement, puis viennent dicter leurs conditions aux institutions internationales qui les supplient publiquement de participer à l’effort collectif pour sortir des populations entières de la misère?
“Les plus grandes fortunes rivalisent d’égoïsme”
Le fossé qui ne cesse de se creuser entre les plus pauvres et les plus riches sur la planète sape la lutte contre la pauvreté et les inégalités, nuit à nos économies et fragmente nos sociétés. Pourtant, loin de prendre leur juste part à cet effort collectif pour notre survie, les plus grandes fortunes et leurs multinationales, soumises aux taux d’imposition les plus bas depuis des décennies, rivalisent encore d’égoïsme.
Mais pour agir efficacement et sur le long terme contre la pauvreté et les inégalités, et permettre d’atteindre en 2030 les Objectifs du développement durable sur lesquels la communauté internationale s’est accordée en 2015, il faudra plus que des coups de com’ sur Twitter. Les multimilliardaires ne sont pas plus légitimes que n’importe quel citoyen français pour demander comment sera dépensé leur argent pour faire face aux grands défis de notre époque.
C’est pourquoi l’ONG One lance une grande consultation citoyenne avec Make.org et pose la question. “Comment l’État, les entreprises et les associations peuvent-ils mettre fin à l’extrême pauvreté et aux inégalités dans le monde?”.
À quelques mois de l’élection présidentielle, il est temps de mettre en avant les solutions: comment enclencher un processus de réduction des inégalités en France et dans le monde? Que devraient faire nos représentants, nos industries et notre société civile pour lutter contre les flux financiers illicites, le manque d’accès aux soins ou à une éducation de qualité, les inégalités entre les femmes et les hommes, le pillage des ressources naturelles ou encore le manque de représentation des pays pauvres dans les négociations internationales?
Œuvrer pour un monde meilleur là-bas, c’est aussi participer à la construction d’un monde meilleur ici. Un monde plus juste, c’est ni plus ni moins l’ambition de ONE et des citoyens engagés partout en France. Cela doit aussi être celle de nos futurs élus.
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