Le mouvement décolonial a une nouvelle revue au titre tout simple, “nous.” Les militants du site web QG Décolonial et de la chaîne Parole d’Honneur sont à l’initiative de ce lancement, qui est déjà un beau succès. Trois contributeurs, Yazid Arifi, Samir Bousnina et Houria Bouteldja, sont venus nous présenter le premier numéro et faire le point sur la situation de l’antiracisme politique avec Julien Théry dans ce nouvel épisode d’OSAP, “On s’autorise à penser”.
Ce « nous. » qui fait le titre de la revue présente plusieurs dimensions, comme des cercles concentriques, expliquent les trois invités Yazid Arifi, Samir Bousnina et Houria Bouteldja.
Il rassemble d’abord, au sens le plus étroit, ceux qui vivent au quotidien le racisme structurel, les “postcolonisés” (qui forment en quelque sorte “le sud du nord”), et entendent agir pour eux-mêmes, par eux-mêmes.
Il désigne aussi, beaucoup largement, l’intérêt commun, l’humanité comme nécessaire et incontournable communauté de destin politique.
Et entre ces deux dimensions, il s’agit des alliances qui peuvent et doivent stratégiquement réunir le mouvement décolonial aux autres forces partageant les mêmes intérêts face à la domination bourgeoise-capitaliste ‒ à commencer par les “petits blancs” (ceux que le racisme d’Etat veut monter contre les “barbares”), les classes défavorisées ou moyennes frappées de plein fouet par la montée des inégalités et tous les effets des réformes néolibérales.
Sur ce dernier point, les invités mènent une discussion passionnante à propos du choix fait par LFI et Jean-Luc Mélenchon d’intégrer réellement dans leur agenda la lutte contre l’islamophobie et contre le racisme de la police, à rebours des habitudes de la gauche dite “de gouvernement”.
Sur l’antiracisme politique, on peut aussi (re)voir ce précédent épisode d’OSAP, avec Houria Bouteldja et Louisa Yousfi :