Le journal a recueilli le témoignage d’une femme qui a tenu à rester anonyme et qui est, à ce titre, surnommée Marie. Elle évoque des faits qui se seraient déroulés en 1988, il y a 34 ans, et donc désormais prescrits, pour lesquels elle a déposé plainte mercredi selon Le Parisien. À l’époque, elle était hôtesse standardiste dans une entreprise de communication basée à Neuilly-Plaisance (Seine-Saint-Denis). Jean-Jacques Bourdin, journaliste sur RTL, venait y donner des cours de “média training”.
Dès la première fois qu’il vient dispenser son cours, le journaliste aurait vite été très pressant envers la standardiste, qui décrit de “longs regards insistants”, des “grognements de contentement et de satisfaction” à son encontre. Auraient aussi suivi des appels insistants. Puis, il lui aurait proposé de visiter les locaux de RTL, ce qu’elle aurait accepté. Mais les choses ne se seraient pas du tout passées comme prévu.
“Il avait comme un nouveau visage, une double face”
Alors qu’il était venu la chercher en voiture, la plaignante raconte notamment comment le journaliste aurait subitement changé de “visage”, tenté de l’embrasser “de façon assez brutale” et tenté de lui faire toucher son sexe, avant qu’elle finisse par se libérer, “hébétée, tétanisée” et ouvre la portière pour sortir.
Par la suite, Marie n’aurait rien dit à son travail, par crainte d’être licenciée. Pourtant, dans sa plainte lue par Le Parisien, il est indiqué qu’au cours d’au moins “quatre ou cinq” réunions dans les locaux de l’agence, Jean-Jacques Bourdin aurait continué à la harceler. Trente-quatre ans après, même si elle sait que les faits sont prescrits, Marie, inspirée par Fanny Agostini, dit souhaiter “que justice soit faite, et que d’autres femmes trouvent ce même courage” de parler.
Contacté par Le Parisien, son avocat, Me Éric Morain, évoque une “nécessité” pour sa cliente de porter plainte, car “rien n’est jamais prescrit pour les victimes. Cette plainte peut laisser penser qu’entre aujourd’hui et il y a 36 ans, il a pu se passer beaucoup de choses… Ce sera à l’enquête de le déterminer”.
L’avocat de Jean-Jacques Bourdin, Me Christian Saint-Palais, s’est dit auprès de l’AFP “scandalisé que l’on puisse porter atteinte à l’honneur d’un homme en évoquant des faits dont Jean-Jacques Bourdin conteste absolument la réalité, et qui seraient anciens de 36 ans”.
“J’attends que le parquet classe cette plainte sans délai au simple constat évident que de tels faits seraient évidemment prescrits”, a demandé le pénaliste.
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