À 41 ans, Johan Clarey devient le médaillé olympique le plus âgé de l’histoire du ski alpin. L’Autrichien Matthias Mayer prend la 3e place et complète ce podium.
“Quand on gagne une médaille, avoir 20 ou 40 ans, ce n’est pas important. J’ai donné mon maximum, j’ai voulu prendre beaucoup de risques, je n’avais qu’une chance de ramener une médaille olympique, je savais qu’à 41 ans, je n’aurais plus de JO derrière moi. Je savais quand je descendais que j’allais vite, mais on ne sait jamais en descente si c’est suffisant pour faire une médaille ou pas”, a-t-il expliqué, tout sourire après sa deuxième place.
À cet âge, il devrait être entraîneur, consultant, ou pourrait sagement encourager ses coéquipiers depuis son salon. Mais non, après avoir fêté ses 41 ans début janvier, Johan Clarey a pris tous les risques pour signer le plus grand exploit de sa carrière en terminant deuxième de l’épreuve reine des Jeux de Pékin en ski alpin.
Après le report de la course de dimanche à lundi en raison du vent, c’est sous un grand soleil, et avec un vent apaisé (10 km/h et des rafales de 24 km/h au départ), que le Français a décroché sa première médaille olympique en quatre participations. Il explose le record du médaillé le plus âgé en ski alpin, jusqu’ici détenu par l’Américain Bode Miller qui avait 36 ans lorsqu’il avait remporté le bronze du super-G en 2014.
Vice-champion du monde du super-G en 2019, auteur de neuf podiums en Coupe du monde dont une 2e place à Kitzbühel en janvier, il a manqué 10 centièmes à Johan Clarey pour devenir l’héritier des Bleus Antoine Dénériaz (2006), Jean-Luc Crétier (1998), Jean-Claude Killy (1968), Jean Vuarnet (1960) et Henri Oreiller (1948), tous sacrés sur la descente olympique.
Le Suisse Beat Feuz trop fort pour Clarey
Comme en 2021 à Kitzbühel, il a buté sur le Suisse Beat Feuz, le meilleur descendeur des quatre dernières années, pour la première fois titré aux JO après le bronze de la descente et l’argent du super-G en 2018 à Pyeongchang.
Avec ce titre sur la scène la plus prestigieuse du monde sportif, Beat Feuz (34 ans) a atteint le but d’une vie et gravé son nom dans les mémoires. L’histoire le retiendra aussi comme le premier champion olympique d’une montagne sans neige, transformée pour l’occasion par un pays qui n’avait jamais accueilli de compétition internationale de ski alpin.
L’Autrichien Matthias Mayer est venu cueillir à 16 centièmes du Suisse une troisième médaille en trois éditions des Jeux, après l’or de la descente en 2014 et du super-G en 2018.
Le début de course a encore rappelé la dangerosité de l’exercice, avec la lourde chute de l’Allemand Dominik Schwaiger, dossard N.2, évacué sur une barquette après une interruption d’une quinzaine de minutes.