VICE : Est-ce que tes débuts dans la photo ont été difficiles, surtout que tu n’as pas étudié la discipline ?
Joseph Ouechen : Je suis né à Sidi Moumen, un quartier pauvre de Casablanca, et j’ai été renvoyé en première année de secondaire parce que je n’étais pas bon à l’école et que je n’aimais pas étudier. J’ai appris la photo par moi-même, sur Internet.
Pourquoi tu t’es intéressé à la scène métal marocaine ?
L’idée m’est venue en 2003, quand un groupe de métal s’est fait arrêter au festival L’Boulevard à Casablanca. On les a accusés d’être des « satanistes ». Ils ne faisaient que jouer du métal. Après ça, j’ai commencé à aller aux festivals de métal pour prendre des photos et en savoir plus sur ce genre de musique qui n’est pas encore très répandu au Maroc. J’aime bien leur style, les symboles et les mots sur leurs vêtements, leurs cheveux et leurs accessoires.
Qu’en est-il de ton autre projet, On the Streets ?
C’est un projet en cours qui explore et documente la vie moderne quotidienne au Maroc. Il cherche à défier les stéréotypes sur la société marocaine.
Tu penses qu’il existe un « mauvais » type de photographe ?
À mon avis, un·e mauvais·e photographe c’est quelqu’un qui n’est pas spontané·e. En 2013, je suis allé en Egypte pour un projet qui documente les manifestations sur la place Tahrir (contre le président égyptien Mohamed Morsi, NDLR). C’était l’une de mes premières expériences en tant que reporter photo. Je n’avais pas les compétences nécessaires, je demandais aux gens de poser pour moi. Finalement, j’ai réalisé que ce n’était pas la bonne façon de procéder et que des événements comme ça devaient être capturés avec plus de franchise. Un moment doit être capturé, pas créé.
Plus de photos de Joseph ci-dessous.