C’est là que Marcel Proust passait ses vacances, quand il était jeune, entre 1877 et 1880. C’est dans cette bâtisse, omniprésente dans l’œuvre du romancier, que le personnage de “tante Léonie” offre assidûment une petite madeleine au narrateur.
Transformé en musée dans les années 1950, le lieu va fermer ses portes à partir du 19 septembre prochain pour des travaux de réfection, soit juste après les JEP. Mais pourquoi le président de la République a-t-il opté pour cette visite, et cette ville aux quelque 3000 âmes? Comme en 2020, quand il s’était rendu à l’hôtel de Polignac, dans le Gers, pour mettre l’accent sur le patrimoine rural, le choix d’Emmanuel Macron de “la maison de tante Léonie” n’est pas un hasard.
Le patrimoine immatériel
Tout d’abord, le bâtiment a été sélectionné, au printemps dernier, en compagnie de douze autres monuments, pour bénéficier du fameux Loto du patrimoine. C’est d’ailleurs le principal promoteur du jeu de hasard, Stéphane Bern, qui serait à l’origine de la visite présidentielle en Eure-et-Loir.
″À partir du moment où on a commencé à choisir les sites de la mission Bern, au mois d’avril, j’ai suggéré que la visite du Président se fasse à Illiers-Combray”, raconte l’animateur, missionné par le chef de l’État depuis 2017, au journal local l’Écho Républicain. “Avec l’anniversaire proustien, entre les 150 ans de la naissance de Marcel Proust et les 100 ans de sa mort”, ajoute-t-il, cette année 2021 semble idéale.
Surtout, à travers sa venue, Emmanuel Macron entend mettre en avant le “patrimoine immatériel” de la France, selon l’Élysée. “Le patrimoine français ne se résume pas aux vieilles pierres, aux bâtiments ou aux châteaux. C’est aussi une part immatérielle de notre culture avec la littérature ou les paysages”, fait valoir la présidence, en marge de la visite d’Emmanuel Macron.
Et pour ce faire, le président de la République ne sera pas seul à Illiers-Combray. Outre son épouse Brigitte Macron, qui l’accompagne régulièrement lors de visites culturelles, le chef de l’État sera accompagné de Stéphane Bern et de Guillaume Gallienne. Le comédien devrait lire un passage de l’œuvre de Marcel Proust dans l’église de la petite ville.
Les mots de Macron
“Emmener Guillaume Gallienne, qui a fait de la lecture proustienne un art absolu, était une évidence”, relate l’Élysée qui insiste sur “l’enjeu” de “la transmission du patrimoine littéraire.”
Une question d’autant plus présente pour un chef de l’État qui met en scène sa passion de la lecture et de la littérature. Avant Marcel Proust ce mercredi, Emmanuel Macron a déjà visité, la semaine dernière, les maisons de Jean Giono et René Char dans les Alpes-de-Haute-Provence et le Vaucluse.
Un goût pour la littérature que le chef de l’État avait mis en avant dès les premiers mois de son mandat en posant, pour son portrait officiel, aux côtés de trois œuvres: “Les Mémoires de guerre” de Charles de Gaulle, “Le Rouge et le Noir” de Stendhal, et “Les Nourritures terrestres” d’André Gide. Il n’y avait pas la place pour les sept tomes de “La recherche”.
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