“Il ne faut certainement pas accueillir ces migrants, dont beaucoup sont potentiellement dangereux”, a justifié Julien Odoul. Relance de l’animateur François Truchot: “donc on les laisse mourir de froid derrière les barbelés”. Réponse claire du porte-parole du RN: “Bien sûr que oui, bien sûr que oui”.
Face à l’instance du journaliste qui, stupéfait par cette réponse, revenait à la charge, Julien Odoul a rectifié le tir: “non, on ne les laisse pas mourir de froid. On les laisse en dehors des frontières de l’Europe”. Ci-dessous, la séquence dans son intégralité.
“Ce n’est pas la première fois que Julien Odoul affiche son absence totale d’humanité. La tactique politicienne ne justifie pas tout”, a déploré l’eurodéputé insoumis Manuel Bompard. “C’est quoi la suite? Tuer par balles les réfugiés qui tentent d’entrer?”, interroge sa collègue Manon Aubry.
“Excédé par les déclarations outrageuses, celle de Julien Odoul dernière en date, qui non seulement ne résolvent rien mais en plus ajoutent de la haine à la difficulté”, a renchéri le député LREM de l’Indre, François Jolivet. Présente en plateau au moment de l’échange, l’eurodéputée Agir Fabienne Keller a repartagé cette séquence sur les réseaux sociaux. “Ne restons pas silencieux face au cynisme des populistes!”, a-t-elle appelé.
Odoul hurle à la fake news
De son côté, Julien Odoul a passé une bonne partie de la journée à se justifier sur Twitter, dénonçant une manœuvre de la chaîne d’informations en continu. “La vidéo est parfaitement claire: à aucun moment je parle de laisser mourir de froid les migrants mais oui, bien sûr, de les laisser à la frontière”, a réagi le porte-parole du parti d’extrême droite, avant d’ajouter: “le militantisme anti-RN ne permet pas tout, même avec une carte de presse”.
Une réplique qui a entraîné une réponse de l’animateur de l’échange, Olivier Truchot. “Aucune ‘fake news’. Je vous pose trois fois la question. Vous dites oui, deux fois, et finalement non, la troisième fois. Pas besoin de nous menacer de porter plainte”, a rétorqué le journaliste.
Aucune fake news. Je vous pose trois fois la question. Vous dites oui, deux fois, et finalement non, la troisième fois. Pas besoin de nous menacer de porter plainte 🙂 https://t.co/4xPGpuhMVd
— Olivier Truchot (@Olivier_Truchot) November 12, 2021
Du député Nicolas Meizonnet à l’eurodéputé Mathilde Androuët, plusieurs élus du RN ont également volé au secours de Julien Odoul, accusant BFMTV d’avoir tronqué les propos du porte-parole du parti de Marine Le Pen. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas la première fois que l’intéressé est pris dans une polémique. Durant la campagne des régionales, c’est une “blague” sur le suicide des agriculteurs qui avait provoqué un tollé. Au mois de mars, c’est une remarque sexiste commise sur le plateau de LCI qui avait provoqué une avalanche de réactions indignées. À cette époque, il n’était pas (encore) porte-parole du Rassemblent national.
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