Après Auchan et Michelin au début de novembre, c’est au tour du Crédit commercial de France (CCF) d’annoncer ce mercredi un plan de réduction significatif des effectifs en France. La banque prévoit une diminution de 33% de son personnel au cours des deux prochaines années, soit une perte de 1.400 employés, et la fermeture de plus de 80 agences. À la fin du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) annoncé ce mercredi lors d’un CSE, il devrait rester 2.500 employés et 151 agences, par rapport à 3.900 employés et 235 agences actuellement.
Ce « projet de transformation radicale » a pour but de « retrouver la voie d’une croissance durable », indique la banque dans un communiqué, sous le contrôle du fonds américain Cerberus. Elle évalue que ce plan, dont un premier aperçu avait été communiqué aux salariés début octobre, devrait lui permettre d’atteindre l’équilibre financier en 2026 et de commencer à générer des bénéfices à partir de 2027. Bien que les chiffres concernant les suppressions de postes et les fermetures d’agences étaient connus, « il y a tout de même une surprise parmi les salariés » face à « l’ampleur » du plan, constate Bruno Ronsin, représentant CFTC. « Incompréhensible […] Rien ne justifie un plan d’une telle envergure ! », a répondu le syndicat FO dans un communiqué, déplorant des chiffres « incroyables et particulièrement difficiles à justifier ».
« Une période de transition très difficile »
Les syndicats se lancent désormais dans des négociations qui se poursuivront jusqu’au milieu de l’année prochaine. Pour les employés restants, une « phase de transition très difficile » s’annonce également, avec une direction qui souhaite maintenir le PNB (produit net bancaire, similaire au chiffre d’affaires dans ce secteur) actuel jusqu’en 2027 », note Bruno Ronsin. « Un dialogue social constructif est en cours », assure la direction, qui prévoit trois vagues successives de départs : une en 2025 et deux en 2026.
Le CCF a été relancé au début de janvier par la société My Money Group (MMG), contrôlée par le fonds américain Cerberus, après l’acquisition du réseau de banques de détail en France de l’établissement britannique HSBC et de son portefeuille de 800.000 clients, opération qui s’est étalée sur près de trois ans. Cerberus a déjà fait ses preuves dans le secteur bancaire, ayant investi 3,2 milliards d’euros en 2007 pour acquérir l’ancienne banque autrichienne Bawag. Son objectif est de créer une « banque française patrimoniale et à taille humaine » axée sur une clientèle de professionnels, de libéraux et d’indépendants, tels que des avocats ou des médecins, ayant des avoirs d’au moins 50.000 euros.
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