“La Cour suprême des États-Unis peut réparer ce que nous considérons comme une grave injustice”, a déclaré Kevin Steele, procureur du comté de Montgomery (Pennsylvanie), dans un communiqué annonçant le dépôt le 24 novembre de cet appel. Bill Cosby avait été libéré le 30 juin à la suite d’une décision technique de la Cour suprême de l’Etat de Pennsylvanie, vue par beaucoup comme un camouflet pour le mouvement #MeToo.
Au moment de sa libération, le comédien était incarcéré depuis 2018 pour avoir agressé sexuellement en 2004 Andrea Constand, une femme qui travaillait pour l’université Temple à Philadelphie. Dans sa décision, la Cour suprême de Pennsylvanie rappelait que le premier procureur en charge du dossier avait décidé de ne pas poursuivre Cosby au pénal, tout en l’incitant à témoigner dans une procédure au civil intentée par la plaignante, ce qu’il avait accepté de faire.
Durant cette audition, Bill Cosby avait reconnu avoir donné à Andrea Constand un puissant sédatif et avoir procédé à des attouchements sur elle, estimant qu’elle était consentante car elle n’avait pas réagi. Or, ce témoignage a ensuite été retenu contre lui lors de son procès pénal, quand un nouveau procureur, Kevin Steele en l’occurrence, a décidé de relancer l’affaire des années plus tard.
Condamné à au moins trois ans de prison en 2018
“Demander un réexamen par la (Cour suprême) était la bonne chose à faire”, a avancé lundi Kevin Steele, dénonçant les “conséquences néfastes” que pourrait avoir un précédent ”établissant qu’un communiqué de presse de procureur confère apparemment désormais l’immunité”.
Bill Cosby avait, lors de son propre appel devant la Cour suprême de Pennsylvanie ayant mené à l’annulation de sa condamnation, présenté un communiqué de 2005 comme une preuve de la décision du premier procureur de ne pas le poursuivre. Un porte-parole de l’acteur, désormais âgé de 84 ans, a critiqué lundi un “dernier effort pathétique”, dans un communiqué cité par la presse américaine.
William Henry Cosby, Jr, de son nom complet, avait été condamné en 2018 à une peine minimum de trois années d’emprisonnement (10 ans au maximum), et en avait passé déjà presque trois derrière les barreaux.
Considéré comme l’incarnation du père idéal dans son show télévisé, l’acteur, l’un des premiers Afro-Américains à percer sur le petit écran, a été accusé par une soixantaine de femmes d’agressions sexuelles et parfois de viol, couverts par la prescription.
À voir également sur Le HuffPost: Avec #MeToo politique, la démission de Darmanin réclamée par ces manifestantes