Néanmoins, une étude publiée le lundi 21 mars par l’Académie nationale des sciences des États-Unis (PNAS) démontre que ce scénario était même pire que ce que les chercheurs pensaient. En effet, la collision entre l’astéroïde et notre planète aurait soulevé des quantités gigantesques de soufre. Si le phénomène était déjà connu, James Witts, co-chercheur de l’étude explique que les chercheurs ont “sous-estimé la quantité de soufre créée par l’impact de cet astéroïde”.
Le Soleil plus visible pendant des décennies
Conséquence de cela, “le changement climatique qui lui était associé était peut-être beaucoup plus important que ce que nous pensions auparavant”, a déclaré pour le site Live Science, James Witts, co-chercheur de l’étude et maître de conférences à l’université de Bristol, au Royaume-Uni.
Encore aujourd’hui des traces demeurent de l’impact de la météorite qui a causé la disparition des dinosaures. Dans la péninsule du Yucatan au Mexique, il est possible d’observer le cratère de Chicxulub, où l’astéroïde de 10 kilomètres de large a frappé. Preuve, s’il en faut, de l’importance de la catastrophe passée.
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Suite à l’impact, un nuage de gaz sulfureux a envahi l’atmosphère, s’installant jusque dans la stratosphère. Cela a eu pour effet de bloquer le passage des rayons du soleil, plongeant notre planète dans une nuit noire. Le Soleil a ainsi disparu pendant des décennies, voire potentiellement des siècles.
Un malheur n’arrivant jamais seul, l’immense nuage de soufre a également fait s’abattre sur notre planète des pluies acides modifiant la chimie des océans pendant des dizaines de milliers d’années, soit bien plus longtemps que l’on ne le pensait.
Une découverte accidentelle
Cette étude est le fruit d’un heureux hasard. En effet, les chercheurs devaient étudier la géochimie des coquillages anciens dans une rivière du comté de Falls au Texas. Étant proches du lieu d’impact de la météorite, ils ont décidé au dernier moment de prélever quelques échantillons de sédiments en plus de leurs recherches.
Ces derniers ont ensuite été apportés à l’Université de Saint Andrews en Écosse, là où la co-chercheuse de l’étude, Aubrey Zerkle, géochimiste et géobiologiste, a analysé ce qu’ils avaient récupéré. S’intéressant aux isotopes de soufre (types d’atomes se distinguant par leur masse différente), ils ont remarqué des “signaux inhabituels” indiquant la présence de soufre dans l’atmosphère il y a 66 millions d’années.
Si cette découverte n’est, encore une fois pas nouvelle et a déjà été observée aux pôles Nord et Sud, le fait que ce signal atomique soit présent dans les roches marines du Crétacé (d’où ils ont prélevé leurs échantillons) montre qu’il devait y avoir une quantité énorme de soufre dans l’atmosphère après l’impact de l’astéroïde.
Causant, selon des estimations, la disparition près de 76% des espèces, ce cataclysme est lui aussi peut-être dû au hasard. En effet, une grande partie du soufre soulevé par l’impact de l’astéroïde provenait du calcaire riche en soufre de la péninsule volcanique du Yucatan. “Si l’astéroïde avait frappé ailleurs, il n’y aurait peut-être pas eu autant de soufre libéré dans l’atmosphère et le changement climatique qui a suivi n’aurait peut-être pas été aussi grave”, suppose le chercheur. Dès lors, l’extinction des dinosaures “n’aurait peut-être pas été aussi grave” conclut James Witts.
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