“Plus que jamais, dans ce climat de crispation, les médias ont la responsabilité de décrypter cette époque, démêler le vrai du faux, créer du lien social et de savoir faire dialoguer les uns et les autres dans le respect du pluralisme. Une mission qu’a toujours su faire vivre Europe 1, depuis sa création”, rappellent les journalistes dans leur texte.
L’arrivée de nouvelles personnalités clivantes, comme le rédacteur en chef de Valeurs Actuelles Louis de Raguenel, ou le départ de certaines figures d’Europe1 (Pascale Clark, Anne Roumanoff et Matthieu Belliard…) ne leur laisse rien présager de bon.
D’après Le Point, la star de CNews Sonia Mabrouk, déjà chargée de l’interview politique de 8h15, est pressentie pour animer “Le grand rendez-vous” à la place de Michaël Darmon. Laurence Ferrari, à la tête de “Punchline” entre 17 heures et 19 heures à la télé, doit à son tour être reçue par les dirigeants d’Europe 1 pour discuter d’une potentielle occupation, selon Le Monde.
“Nous refusons de devenir un média d’opinion”
“Jour après jour, la station semble s’arrimer un peu plus à l’antenne de CNews [propriété de Vivendi, NDLR], conformément au rêve de Vincent Bolloré depuis des années, poursuivent les journalistes d’Europe 1 dans leur tribune. Devenu premier actionnaire du Groupe Lagardère [par l’intermédiaire de Vivendi, NDLR], il a désormais les coudées franches pour concrétiser son projet… sans même avoir besoin de racheter la radio.”
D’après eux, “en liant son sort à une chaîne qui s’illustre à longueur de journée par un activisme politique fortement ancré à droite, voire parfois à l’extrême droite, Europe 1 va perdre ce qui lui reste de plus précieux: son capital de crédibilité auprès des auditeurs”.
Ils ajoutent: “Nous estimons qu’un tel positionnement tourne le dos à ce qu’a toujours été Europe 1 depuis sa création: une radio d’information et de divertissement indépendante, plaçant le pluralisme au cœur de sa ligne éditoriale. Nous refusons de devenir un média d’opinion.”
Une grève est évoquée
Déjà inquiets d’un arrimage à CNews, des salariés ont, en parallèle de cette tribune, menacé de se mettre en grève si la direction ne revenait pas sur une procédure de sanction disciplinaire visant un journaliste. Une soixantaine de personnes ont participé à une assemblée générale après la mise à pied d’un journaliste de la radio du groupe Lagardère, “convoqué pour un entretien préalable” pouvant “aller jusqu’au licenciement”, a expliqué à l’AFP Olivier Samain, délégué syndical SNJ.
À l’origine de cette sanction: les propos “véhéments”, mais pas “insultants” tenus par le journaliste à l’égard d’une employée des ressources humaines lors d’une assemblée générale organisée ce mercredi. Durant cette réunion sur la situation de la radio, le journaliste sanctionné a surpris cette employée “en train d’enregistrer les propos” tenus, la soupçonnant dès lors de vouloir les transmettre à la direction, a rapporté Olivier Samain.
Malgré la mobilisation de l’intersyndicale SNJ, CGT, CFTC et FO, la procédure disciplinaire a été maintenue à l’encontre du journaliste. La direction invoque ses comportements antérieurs, selon un participant de l’assemblée générale. Celle-ci a posé un ultimatum à la direction, jusqu’à vendredi 13 heures, a indiqué Olivier Samain. Et “menace de déclencher un arrêt de travail”, a ajouté l’autre source.
En conclusion de leur tribune, les journalistes de la rédaction indiquent saisir “le comité d’éthique de la station”, demandant à “Arnaud Lagardère et à la direction de l’information de clarifier leurs positions” pour permettre aux journalistes en désaccord avec la ligne éditoriale de quitter Europe 1 “via une clause de conscience”.
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