Les salariés de France Télévisions et Radio France, mais aussi de France Médias Monde (France 24, RFI, MCD), Arte et l’Ina étaient appelés à cesser le travail par une intersyndicale CGT-CFDT-FO-SNJ-SUD-UNSA-CGC-CFTC. Un rassemblement est également prévu à midi à Montparnasse à Paris, pour un défilé en direction de l’Assemblée nationale.
Sur les réseaux sociaux, la Société des journalistes (SDJ) et de nombreux journalistes du service public ont partagé une vidéo montrant en images l’utilité de la redevance. Pour 11,50 euros par mois, soit 138 euros par an, les téléspectateurs, auditeurs et lecteurs ont accès à de nombreux contenus variés et gratuits. La redevance, c’est le prix de l’indépendance, clament-ils.
Une promesse de Macron décriée par les syndicats
À l’origine du mouvement, la défense de l’audiovisuel public par son financement et son l’indépendance, menacés par la suppression annoncée de la redevance au profit d’un budget courant sur plusieurs années, selon les grévistes. Cette mesure a été proposée pendant la campagne présidentielle par le président Emmanuel Macron, au titre du pouvoir d’achat. La loi doit être présentée le 6 juillet au conseil des ministres.
“Cette décision de supprimer la redevance au moment où l’on prétend revivifier le dialogue citoyen illustre bien la verticalisation du pouvoir sous le règne d’Emmanuel Macron, sa conception très singulière du dialogue social et de la négociation, la brutalité de sa gouvernance” explique dans un communiqué l’intersyndicale de France Télévisions (CGT, CFDT, FO, SNJ, SUD).
“Supprimer la redevance, ressource affectée, c’est précariser et paupériser l’audiovisuel public en le basculant sur le budget général de l’Etat” et le rendre sensible “aux arbitrages et aux pressions politiques incessantes”, ajoutent-ils;
D’un montant de 138 euros en métropole et 88 euros Outre-mer, elle ne concerne que les foyers qui détiennent un téléviseur. Les autres ne la payent pas, même s’ils regardent des programmes sur ordinateur, tablette ou smartphone.
Un manque de 3 milliards d’euros
Cette ressource est devenue d’autant plus stratégique depuis la suppression de la publicité en soirée puis dans les programmes pour enfants, sur les chaînes du service public. Sa suppression entraînera un manque à gagner de plus de 3 milliards d’euros que l’État promet de compenser auprès des diffuseurs publics.
Mais les contestataires jugent que le budget de l’audiovisuel public “ne peut être décidé par le gouvernement et soumis aux aléas du vote des lois de finances annuelles”. “Il doit disposer d’une ressource affectée, garantissant au mieux son indépendance économique et politique tant en termes d’information que de diversité culturelle”, selon un tract syndical.
Raoul Advocat, secrétaire national du Syndicat National des Journaliste (SNJ), explique à France 3 que le montant de l’aide publique accordée par le Parlement pourrait être modifié chaque année, empêchant “la visibilité sur le long terme”. Un problème pour financer les émissions, les documentaires, et proposer des contenus gratuits.
La patronne de Radio France Sybile Veil a aussi alerté: “Si le débat public conduit à de nouvelles économies, nous ne pourrions désormais plus le faire sans suppression d’offres et de missions de service public.” À plus long terme, le service public craint une fusion de l’audiovisuel, proposé par un rapport sénatorial. France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l’Ina pourraient se retrouver dans une société publique unique baptisée France Médias.
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