Tout juste sorti de l’adolescence, celui qui était scolarisé auparavant dans un lycée de la ville, a même annoncé sur sa page Facebook les différents actes qu’il allait commettre au cours de sa terrible attaque, a encore expliqué le gouverneur au cours d’un point presse perturbé par les reproches d’un opposant.
Environ 30 minutes avant de projeter son véhicule dans un fossé et de commencer à tirer en direction de l’école élémentaire Robb, Salvador Ramos a ainsi écrit “Je vais tirer sur ma grand-mère”. Domicilié chez ses grands-parents, c’est effectivement là qu’il a débuté sa funeste entreprise, blessant grièvement par balle cette femme de 66 ans au visage. Héliportée vers un hôpital, celle-ci est encore soignée à l’heure actuelle. D’ailleurs, dans un second message, le jeune homme expliquait “J’ai tiré sur ma grand-mère”.
“Je vais tirer dans une école primaire”
Puis vint la troisième et dernière publication: “Je vais tirer dans une école primaire”, mise en ligne environ 15 minutes avant les premiers coups de feu. D’après le réseau social, tous ces messages ont été publiés sur la messagerie de Facebook, ce qui expliquerait qu’ils n’aient été découverts que trop tard.
La suite: une fuite à bord d’un pick-up gris entre le domicile de ses grands-parents et les abords de l’école, un accident de voiture tout proche de l’établissement scolaire et un premier échange de coup de feu avec des policiers municipaux et des agents de sécurité en charge de protéger la Robb Elementary School, tous alertés par l’accrochage sur la route.
Après avoir réussi à pénétrer dans les couloirs par une issue de secours, a précisé ce mercredi Greg Abbott, le jeune homme s’est ensuite aventuré dans le bâtiment jusqu’à pénétrer dans une première salle de classe, connectée à une seconde.
Là il s’est barricadé, faisant feu contre les deux enseignantes, Eva Mireles et Irma Garcia, et leurs élèves de fourth grade, l’équivalent américain du CM1.
Pendant plusieurs minutes, alors que des membres des forces de l’ordre convergeaient en grand nombre vers la salle de classe et mettaient à l’abri les autres enfants de l’école en brisant les vitres, Salvador Ramos a abattu 19 enfants tous âgés d’entre 9 et 10 ans ainsi que leurs deux enseignantes, qui ont sacrifié leur vie en tentant de protéger les élèves. Selon Greg Abbott, il a également blessé au total 17 personnes ce mardi, dont plus aucune n’est en danger de mort.
Un jeune homme harcelé au lycée?
Ce massacre, Salvador Ramos l’a commis à l’aide d’un AR-15, un fusil d’assaut pouvant s’acheter pour moins de 200 dollars dans le Texas et cela sans aucun contrôle. Une arme tragiquement célèbre pour avoir été utilisée dans de nombreuses tueries de masse du même genre. Selon la presse américaine, le jeune homme en aurait acquis deux ainsi que des centaines de cartouches dans les jours qui ont suivi sont 18e anniversaire.
Une trentaine de minutes après les premiers coups de feu, des agents de la police aux frontières finissent par mettre un terme à la virée meurtrière du jeune homme en l’abattant sans qu’il ait pu s’en prendre à d’autres classes. Ce dont s’est félicité Greg Abbott durant son point presse: “La réalité est horrible, mais sachez que cela aurait pu être pire. Et la raison pour laquelle ça n’a pas été pire, c’est parce que les forces de l’ordre ont agi comme elles l’ont fait, montrant un courage incroyable en se présentant face aux balles pour sauver des vies.”
Si les autorités ont insisté sur le fait qu’elles ne connaissaient pas encore de mobile pour cette fusillade et qu’elles cherchaient à établir un profil pour le tireur (il n’a pas de casier, pas d’affiliation à un gang ou de problème psychologiques connus), l’un de ses cousines, Mia, a parlé au Washington Post. Elle évoque un jeune homme “pas vraiment sociable” et qui était en rupture avec l’école, où il se sentait harcelé du fait de son bégaiement. Le journal ajoute que ce passionné de jeux vidéo de combat avait décroché de sa dernière année au lycée. Un ancien camarade précise en outre qu’il se serait scarifié au visage.
En revanche, contrairement à ce qu’avance une rumeur qui a circulé sur les réseaux sociaux, Salvador Ramos n’était pas une jeune femme transgenre dont certains élus républicains ont fait circuler la photo et l’identité (tout comme des soutiens d’Éric Zemmour en France, précise Libération).
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