Dixit Wikipédia, La Journée internationale sans régime (en anglais: International No Diet Day, INDD) a été créée en 1992 par la féministe anglaise Mary Evans Young pour interpeler sur les problèmes de surpoids et de minceur. Elle a lieu tous les 6 mai; son symbole est un ruban bleu clair. La première journée sans régime célébrée en France a eu lieu en 2003 grâce à l’action de l’association pour les personnes fortes Allegro Fortissimo, présidée par Ambre Furon.
Où en sommes-nous?
Cette étude scientifique prouve que 95% des régimes aboutissent à une prise de poids, à 5 ans. C’est ainsi que se fabrique l’obésité : régimes après régimes les kilos s’entassent les uns sur les autres. Il devient de plus en plus difficile avec le temps de perdre du poids. Certains régimes entraînent leurs lots de conséquences néfastes.
«Ne vous laissez pas avoir par le changement de termes. Régime peut devenir ‘méthode’ mais revenir exactement au même.»
L’idée même de « se mettre au régime » n’est pas anodine pourtant elle est banalisée.
Un cercle vicieux s’installe: l’image de soi se dégradant renforce la nécessité de combler cette mésestime par des petites douceurs et en découle une reprise de poids vécue comme un échec. Je parlais déjà en 2007 du trépied « privation-frustration-transgression » dans le livre Obésités, le poids des mots, les maux du poids (Calmann lévy). Le fait de s’imposer une privation de nourriture est psychiquement contrarié dès lors que les raisons pour lesquelles le corps ne nous plait pas ne sont pas comprises. Et même alors, sont-elles « valables » ces raisons ou plus exactement n’est-il pas plus pertinent de saisir pourquoi nous n’aimons pas notre corps?
Pourquoi est-ce si ancré dans les esprits que beauté rime avec minceur?
Le printemps reste la saison où les magazines titrent sur le summer body. Vous savez, il y aurait nécessité à préparer son corps à aller à la plage, en gros il faut maigrir!
Pourquoi les bourrelets sont-ils si anxiogènes?
Le terme grossophobie est entré dans les dictionnaires en 2019. Pourtant la phobie semble toujours aussi bien partagée. A commencer par une majorité de personnes à l’égard d’elles-mêmes. Une majorité de femmes devrions-nous préciser.
Le corps est politique
«Pourquoi est-ce si ancré dans les esprits que beauté rime avec minceur?»
Les modèles d’identification sont majoritairement ultraminces, l’obsession de minceur est bien compréhensible. Or le problème est que les régimes hypocaloriques font grossir. Le corps stocke après avoir été privé. La faim psychique est décuplée après la contrainte de restriction forcée.
Aussi introduire définitivement une meilleure hygiène de vie est la seule et unique solution pour se sortir de ces flux et reflux, ce yoyo comme il est dit habituellement.
Ne vous laissez pas avoir par le changement de termes. Régimes peut devenir « méthode » mais revenir exactement au même. C’est juste une façon marketing de contourner la mauvaise image des régimes. Ces méthodes promettent une perte de poids rapide et définitive. Attention !
Les promesses n’engagent que ceux qui y croient
La faim n’est pas que dans l’estomac, elle est plus ou moins forte pour des raisons psychiques. Parfois pour compenser, quand le moral est au plus bas, quand il y a besoin de réconfort, quand c’est le seul refuge face à l’adversité, … Le corps peut servir de bouclier alors la carapace a besoin d’être épaisse. Lors d’abus sexuels il est fréquent qu’une prise de poids soit vécue comme une protection contre des désirs violeurs et violents. Toutes ces bonnes raisons s’avèrent de mauvaises solutions si en parallèle la haine de soi au travers de l’image se renforce. Dans notre société des moqueries voire pire sont le lot de beaucoup de personnes à qui on intime l’ordre de faire un régime sans que l’on s’intéresse à la personne et à son histoire.
Le monde médical participe à ce processus et il est plus que temps de rappeler grâce à cette journée que l’on ne peut soigner quiconque sans que la personne participe consciemment et inconsciemment à son traitement. Comme le dit clairement cette expression « le médecin suit son patient » et non l’inverse…