ESCOBAR – “Netflix encourage les gens à croire que le trafic de drogue et la vie de criminel valent la peine d’être vécus”. À l’occasion de la sortie de son livre Ce que mon père ne m’a jamais dit et de la diffusion des derniers épisodes de la série documentaire “Escobar: l’héritage maudit” ce vendredi 15 janvier sur RMC Story, Juan Pablo Escobar pointe du doigt ces fictions qui “glorifient son père” et le trafic de drogue en général.
Bon gré mal gré, la vie et le règne du plus célèbre trafiquant de drogue de Colombie, Pablo Escobar, ont inspiré de nombreux écrivains, scénaristes ou réalisateurs. Son fils, qui se dit “pour que l’on raconte son histoire”, se montre très critique envers les œuvres qui le placent en héros, comme vous pouvez l’entendre dans l’interview en tête de cet article.
C’est, selon lui, le cas de la série à succès “Narcos”, sortie en 2015 sur Netflix.En plus d’être approximatif dans les faits qu’il relate, ce programme ferait l’apologie du trafic de drogue, en divinisant son père et en relativisant le mal qu’il a pu faire: “Netflix encourage les gens à croire que le trafic de drogue et la vie de criminel valent la peine d’être vécus. Personne ne prend la responsabilité des effets néfastes de telles séries”.
Pablo Escobar, l’icône qui ne devrait pas être
Et ces effets, il en est le témoin quotidiennement. Juan Pablo Escobar explique recevoir entre 3000 et 4000 messages par jour, provenant de jeunes du monde entier, lui affirmant fièrement vouloir devenir comme son père, après avoir visionné “Narcos”. Certains adolescents vouent un véritable culte à Pablo Escobar, jusqu’à “tatouer son visage sur leur corps”, ignorant complètement la sombre réalité derrière celui qui est devenu, malgré lui, une icône de la pop culture.
Entre toutes ces œuvres narrant le cartel de Medellín et son Patrón, la seule véritablement authentique serait ce documentaire dans lequel il témoigne, sur RMC Story: “J’essaye simplement de les éveiller quant aux conséquences lorsqu’on essaye de ressembler à mon père. Parce que cela va les détruire, leur famille et leur pays”.
Si l’histoire aurait voulu que le fils de Pablo Escobar suive le chemin tout tracé de son père, sa fascination pour la drogue et son trafic est nulle. Il se positionne contre “ce genre d’activités”, avant tout grâce à celui qui l’a élevé: ”Je ne me suis jamais senti tenté grâce à la bonne éducation que j’ai reçue de mon père”.
Aux alentours de ses 8 ans, Juan Pablo raconte que son père lui a montré “toutes les drogues disponibles dans le monde”, en lui exposant les dangers relatifs à chacune d’entre elles. Et de lui dire: “Reste loin de ça, et si tu ressens un jour la tentation: appelle-moi et on verra si on peut essayer ça ensemble”. Juan Pablo Escobar assure qu’il n’a essayé la marijuana qu’à 28 ans, plus de 10 ans après la mort de son père.
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