Après deux jours en garde à vue, il avait été mis en examen le 18 juin pour “homicide volontaire par conjoint” et incarcéré après des déclarations contradictoires dans son récit sur la disparition de sa femme dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Le corps de celle-ci n’a pas été retrouvé.
Le dossier soulève plusieurs questions: pourquoi son podomètre n’affiche que 40 pas au compteur alors que Cédric Jubillar affirme avoir recherché Delphine avant l’arrivée des gendarmes? Pourquoi avoir lancé une machine à laver avec la couette de sa femme à 5h du matin?
Trois demandes de remise en liberté rejetées
Cédric Jubillar assurait aussi que la séparation du couple, en instance de divorce, se passait “de manière non-conflictuelle”. Des déclarations encore contredites par les éléments de l’enquête dépeignant un homme “brutal, grossier, agressif y compris envers ses enfants”, avait déclaré le procureur de la République de Toulouse Dominique Alzear.
Le plaquiste-peintre de 34 ans clame néanmoins son innocence et a demandé à trois reprises sa remise en liberté. Une requête invariablement rejetée par la justice.
Pendant ce temps, l’enquête piétine. Depuis des mois, les fouilles pour retrouver l’infirmière de 33 ans se poursuivent aux alentours de Cagnac-les-Mines, dans le Tarn, où habitait le couple avec ses deux enfants. Une équipe de spéléologues de la gendarmerie a même été dépêchée pour mener des recherches en sous-sol le 6 octobre. En vain.
“Ce dossier est vide de preuve”
Alors, l’audition de ce vendredi pourrait-elle donner un coup d’accélérateur à l’enquête? Selon Le Dauphiné, Cédric Jubillar devra en tout cas éclaircir les zones d’ombres et les incohérences en répondant à plusieurs questions comme: pourquoi son téléphone était-il éteint entre 22h08 et 3h54, la nuit de la disparition de sa femme, alors qu’il le laisse allumé d’habitude? Pourquoi son épouse serait sortie promener les chiens dans la nuit alors que ce n’était pas dans son habitude? Pourquoi, la nuit de la disparition de Delphine, Cédric s’est connecté sur un site de rencontres et a joué en ligne à Game of Thrones?
“Le fait qu’il n’y ait ni corps, ni aveux, n’empêche pas qu’un suspect soit renvoyé devant les assises. C’est un cas de figure fréquent. La culpabilité peut être établie sur la base d’un faisceau d’indices”, rappelle un magistrat.
L’avocat de Cédric Jubillar, Me Alexandre Martin, a lui assuré sur Sud Radio que rien ne prouvait la culpabilité de son client. “Oui, il y a des fouilles et mon client répondra aux questions. Mais il y a des mois d’enquête et pourquoi les juges ne l’ont pas interrogé depuis juin? Ce dossier est vide de preuve!”
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