Le corps a été retrouvé dans un bois à Boisgervilly, à deux kilomètres environ de Montfort-sur-Meu (Ille-et-Vilaine) où habitait Magali Blandin, “sur les indications données par son mari” lors de sa garde à vue pendant laquelle il a reconnu les faits, a précisé le procureur Philippe Astruc lors d’une conférence de presse.
Jérôme G., 45 ans, a avoué en garde à vue ”être l’auteur du meurtre prémédité de son épouse avec laquelle il était en instance de divorce”, a précisé Philippe Astruc, ajoutant que la mort a certainement été “extrêmement rapide”.
L’homme a été présenté dans la soirée à un juge d’instruction et a été mis en examen pour “meurtre par conjoint”, a annoncé dans un second temps le procureur. Il a aussi été mis en examen pour “tentative de meurtre par conjoint” pour avoir commandité dans un premier temps le meurtre de son épouse via des relations géorgiennes. Ses parents, soupçonnés de faire partie de ce “complot criminel”, ont aussi été mis en examen pour “tentative de meurtre” et “complicité de meurtre par conjoint”. Tous ont été placés en détention provisoire.
“On est dans un homicide conjugal assez classique, il y a cette notion de possession de l’autre, cette notion d’emprise, cette notion de ‘tu ne peux pas partir’ mais la particularité ce sont les différents aspects qui vont se greffer autour de cet élément principal”, a expliqué le procureur, faisant référence au “projet criminel” entourant cette affaire, qui avait été ourdi depuis novembre, avec une tentative d’extorsion et le rôle joué par les parents du mis en cause, Jérôme G..
Une plainte pour “violence conjugale” classée sans suite
Jusqu’ici hors de cause, le mari avait été placé en garde à vue jeudi. Il a avoué avoir tué sa femme le matin du 11 février après avoir déposé ses enfants à l’école, l’attendant devant son appartement de Montfort-sur-Meu. Selon son récit, il lui a asséné deux violents coups de batte de baseball, batte qu’il a ensuite brûlée, provoquant sa mort.
L’homme est ensuite revenu la nuit suivante pour “effacer méticuleusement” les traces de son crime et enterrer le corps dans un trou creusé dans une forêt enneigée, après avoir recouvert le corps de chaux vive.
La quadragénaire, qui s’était séparée de son conjoint en septembre, avait loué un appartement à Montfort-sur-Meu. Elle avait déposé plainte en septembre pour violences conjugales. La plainte avait été classée sans suite, comme n’a pas manqué de le souligner avec amertume l’ancienne ministre des Familles et du Droit des femmes Laurence Rossignol.
Le procureur a également sollicité la mise en examen et l’incarcération des parents. “Il est rare dans un homicide conjugal de voir les parents du mis en cause impliqués dans un projet criminel”, a-t-il ajouté.
“Ce crime, qui s’inscrit dans la triste liste des homicides conjugaux avec cette notion de possession de l’autre et d’emprise, trouve sa spécificité dans son inscription dans une bande organisée qui regroupe tant la famille de Jérôme G., ses parents âgés de 72 et 75 ans, que des proches de la communauté géorgienne à laquelle il loue un hangar”, a poursuivi le procureur qui évoque un scénario criminel “d’une très grande complexité”.
Selon les éléments de l’enquête, un “complot criminel” visant à éliminer Mme Blandin s’est amorcé dès novembre 2020 entre le mari et ses relations géorgiennes, à qui il a versé 20.000 euros pour exécuter son épouse. De leur côté, les Géorgiens contestent tout lien entre cette somme et la disparition de Mme Blandin.
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