Chelsea a beau être empêtré dans un imbroglio politico-financier après les sanctions britanniques visant son propriétaire russe Roman Abramovitch, l’équipe de Thomas Tuchel a de la ressource: le tenant du titre a répondu par Christian Pulisic (45e+3) à la ferveur née de l’ouverture du score de Burak Yilmaz sur penalty (38e), avant de régler l’affaire sur un but chanceux de Cesar Azpilicueta (71e).
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D’autres équipes que Chelsea auraient peut-être sombré dans la chaude ambiance du stade Pierre-Mauroy. Mais pas les Blues, champions d’Europe et champions du monde des clubs, qui en ont vu d’autres et rejoignent Manchester City et Liverpool en quart de finale.
Soit trois équipes anglaises dans le Top 8 européen, comme l’an dernier, contre aucun club français à ce stade pour la première fois depuis 2019 et seulement la troisième fois en 10 ans – le PSG ayant lui aussi chuté en huitièmes.
Il sera bientôt temps de se demander dans quelles conditions Chelsea, dont les dépenses en déplacement sont désormais strictement encadrées par Londres, se rendra chez son futur adversaire, qui sera désigné vendredi lors du tirage au sort à Nyon (Suisse).
La muraille de Chelsea
Mais les Blues seront en quarts et pas les Lillois, qui n’ont pas démérité sur l’ensemble des deux matches mais ont été renvoyés à leurs insuffisances, en terme de talent ou de profondeur d’effectif.
Le parcours lillois jusqu’à ces huitièmes, leur deuxième apparition à ce stade après une élimination contre Manchester United en 2007, a été parsemé de jolis moments, comme cette phase de poule achevée en boulet de canon. Mais l’impression finale est que Chelsea évolue deux ou trois classes au-dessus, surtout en l’absence du maître à jouer lillois Renato Sanches, blessé.
À domicile, les Lillois auront eu le mérite de “croire à l’exploit”, selon les mots de Jocelyn Gourvennec, avec une tactique prudente et un bloc solidaire.
Dans ce schéma, c’est le revenant Burak Yilmaz (36 ans) qui a joué le rôle de remiseur et d’accélérateur (7e, 11e, 21e).
Mais Chelsea ne s’est jamais affolé. Sa défense à trois s’est souvent muée en muraille à cinq défenseurs, protégée par un bastion de trois milieux défensifs (Kanté-Jorginho-Kovacic) façon citadelle Vauban, malgré la rapide sortie sur blessure du défenseur danois Andreas Christensen (33e).
C’est un coup du sort, plus qu’une action maîtrisée, qui a permis à Lille d’ouvrir la marque: le milieu londonien Jorginho a percuté le ballon du bras et l’arbitre, après recours à l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR), a sifflé le penalty qui s’imposait, permettant à Yilmaz d’ouvrir le score en force (38e).
Deux coups de froid
La moitié du chemin semblait faite et le stade nordiste a rugi de ferveur… pendant huit petites minutes, jusqu’à ce que Jorginho se fasse pardonner dans les ultimes secondes de la première période. Trop seul à l’entrée de la surface lilloise, l’Italo-Brésilien a lancé Pulisic, dont le tir croisé a fini au fond et glacé l’atmosphère (45e+3).
Tout était à refaire pour Lille. Et puis le Losc a subi deux coups de froid en début de seconde période, avec les blessures simultanées de Botman et Celik (58e).
Et lorsque Lille aurait pu se remettre dans le sens de l’exploit, sur un festival de dribbles de Jonathan Bamba, la tête de Yilmaz n’était pas cadrée (52e). Quant à celle de Xeka, elle a terminé sur le poteau (63e).
À l’inverse, la réussite londonienne a été maximale: centre de l’entrant Mason Mount pour son capitaine César Azpilicueta, dont la reprise – du genou! – a trompé le gardien lillois Leo Jardim (71e).
À 2-1, il manquait trois buts aux Dogues pour espérer une improbable prolongation. Mais il manquait aussi trop de choses, techniquement, physiquement, globalement, pour espérer mieux que cette élimination avec les honneurs.
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